Dossier Christa Kaneza: Le Président Ndayishimiye se casse les dents sur l’un des premiers crimes d’Etat marquant son ère.

Approché par les défenseurs des droits humains, supplié par son épouse (première Dame), le nouveau Chef de l’Etat avait ordonné sa libération et la justice, dont il est officiellement magistrat suprême, a décidé de la libérer le 2 février 2021 après sa comparution devant la chambre de conseil du Tribunal de Grande Instance de Muha. Mais c’était sans compter avec la détermination et l’arrogance des véritables auteurs/commanditaires de l’assassinat du jeune Thierry Kwizera.

Par
Burundi Daily
on
5.2.2021
Categorie:
Justice

Le dossier « Christa Kaneza », du nom de cette jeune veuve (18 ans) dont le mari (Thierry Kwizera) a été mortellement criblé de balles à son domicile le 24 décembre dernier par un escadron de la mort missionné par la clique de généraux qui fait la pluie et le beau temps au Burundi, suscite une vive émotion au Burundi.

Et pour cause. Alors que la jeune veuve est toujours en deuil, la clique de généraux sans foi ni loi s’acharne sur elle et réclame sa tête, arguant qu’elle a participé à l’ignoble assassinat de son mari.

Approché par les défenseurs des droits humains, supplié par son épouse (première Dame), le nouveau Chef de l’Etat avait ordonné sa libération et la justice, dont il est officiellement magistrat suprême, a décidé de la libérer le 2 février 2021 après sa comparution  devant la chambre de conseil du Tribunal de Grande Instance de Muha.

Dans la fraîcheur de la décision, ses proches et amis avaient alors poussé un ouf de soulagement, allant même jusqu’à féliciter les juges qui avaient pris leur courage à deux mains pour dire le droit en âme et conscience.

Mais c’était sans compter avec la détermination et l’arrogance des véritables auteurs/commanditaires de l’assassinat du jeune Thierry Kwizera.

En effet, au moment où chacun retenait son souffle dans l’attente de la revoir libre, on a appris que le Ministère Public avait interjeté l’appel, in extremis, contre la libération de Christa Kaneza.

Christa Kaneza est donc toujours au noir. Elle est détenue depuis plus de deux semaines après une procédure d'arrestation arbitraire, de détention illégale et d'harcèlement judiciaire.

Mais son cas en rappelle bien d’autres au Burundi : ignoble assassinat du militant anti-corruption, Ernest Manirumva, triple assassinat des sœurs italiennes  dans la zone urbaine de Kamenge, pogrom de Gatumba…..

Le modus operandi est quasi identique : le gang fixe sa cible, l’élimine, crée l’émoi dans le pays et identifie le coupable qu’il voue aux gémonies comme pour se faire bonne conscience.

Le Burundi  est prisonnier d’un gang de généraux qui, ayant pris goût à la rébellion qui les a façonnés, refusent de se défaire de l’esprit rebelle et continuent à tuer impunément.

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