Droits de l'homme : Les signaux sont toujours au rouge, une année après le changement de Président (HRW)
« Étant donné la situation sur le terrain et l'absence de surveillance, le mandat de la Commission d'enquête devrait être prorogé. L'actuel dialogue entre l'UE et le gouvernement burundais devrait donner à ce dernier certains objectifs clairs comme le rétablissement des libertés de réunion, d'association et d'expression ».Lewis Mudge estime que les gestes purement symboliques et les promesses de changement ne devraient pas être pris pour argent comptant aux dépens de la redevabilité et de la satisfaction des aspirations de la population à la justice et à la liberté.
Alors que les autorités burundaises sont dans l'euphorie en ce jour anniversaire de la première année de règne du président Evariste Ndayishimiye, l'ONG des droits de l'homme, HRW, brosse un tableau dangereusement sombre de la situation des droits de l'homme au Burundi, une année après la prise de fonction du successeur de feu Pierre Nkurunziza.
«Bon nombre des promesses faites par cet ancien général, notamment de faire rendre des comptes aux auteurs de violences et de meurtres et d'améliorer la situation désastreuse du pays en matière de droits humains, n'ont pas été accomplies», a déclaré vendredi Lewis Mudge, directeur de la division Afrique centrale de Human Rights, HRW.
Selon cette ONG internationale des droits de l'homme, au début de son mandat, Evariste Ndayishimiye, qui fait partie d'un petit groupe de généraux ayant combattu pendant la guerre civile et qui contrôlent le pays depuis lors, a reconnu publiquement que des réformes étaient nécessaires.
Mais « ses promesses de mettre fin à l'impunité, de promouvoir la tolérance en politique et de rendre le système judiciaire plus impartial et équitable ne se sont pas encore traduites par de réels progrès ».
« De graves violations des droits humains, notamment des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des actes de torture et des arrestations arbitraires, ont continué d'être commises sous sa présidence », affirme Lewis Mudge.
« Les efforts pour enquêter sur les exactions commises ont été insuffisants. Même si quelques agents du Service national de renseignement (SNR) ont été arrêtés et incarcérés pour des violations des droits humains commises lors de la présidence Nkurunziza, et si certains membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, ont été condamnés pour les meurtres d'opposants politiques, pas un seul individu de haut niveau responsable d'exactions et de meurtres commis dans le passé n'a été amené à rendre des comptes ».
HRW appelle la communauté internationale à communiquer clairement au gouvernement burundais que « des progrès concrets en ce qui concerne la situation des droits humains dans le pays sont essentiels en vue d'une restauration des relations ».
« Étant donné la situation sur le terrain et l'absence de surveillance, le mandat de la Commission d'enquête devrait être prorogé. L'actuel dialogue entre l'UE et le gouvernement burundais devrait donner à ce dernier certains objectifs clairs comme le rétablissement des libertés de réunion, d'association et d'expression ».
Lewis Mudge estime que les gestes purement symboliques et les promesses de changement ne devraient pas être pris pour argent comptant aux dépens de la redevabilité et de la satisfaction des aspirations de la population à la justice et à la liberté.
Seuls des changements réels et tangibles peuvent briser le cycle des violences politiques qui a marqué l'histoire du Burundi, a-t-il conclu.