Épinglés par une justice burundaise aux ordres, d'anciens hauts dignitaires tutsis saisissent l'ONU et l'UA

Les violations visées par leurs plaintes s'inscrivent dans le cadre de deux procédures devant la cour suprême burundaise. La première concerne la poursuite des auteurs présumés du président Melchior Ndadaye, 27 ans après alors que des condamnations ont été prononcées par la justice burundaise à la suite d'un procès pénal en 1999. La seconde concerne des poursuites à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme, journalistes, opposants politiques, ayant abouti à leur condamnation et la saisie puis la vente aux enchères de leurs biens sans aucun recours effectif

Par
Burundi Daily
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15.4.2021
Categorie:
Justice

Grugés par une justice soumise, aveugle et mue par l'unique sentiment de revanche, d'anciens hauts dignitaires tutsis ont, depuis leur terre d'exil, saisi par avocat interposé, des experts de l'ONU et de l'UA pour «dénoncer la violation du droit au procès équitable, la violation de l'Accord d'Arusha d'août 2000 et les persécutions dont ils sont victimes», a-t-on appris de leur correspondance fuitée.

La saisine est adressée au rapporteur de l'ONU sur l'indépendance des juges et des avocats, Monsieur Diego Garcia Savan, et au rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition, Monsieur Fabio Salvini. Leur avocat dénonce, arguments massues à l'appui, la violation du droit équitable dont ses clients sont victimes, l'inexistence de l'indépendance de la justice burundaise, tant sur le terrain du législatif que judiciaire ; la violation des mécanismes transitionnels prévus par l'Accord d'Arusha aux fins de promouvoir la réconciliation et l'unité nationale, les violations commises par les autorités burundaises depuis 2015 à l'encontre des personnes en exil et des opposants politiques en particulier

Les violations visées par leurs plaintes s'inscrivent dans le cadre de deux procédures devant la cour suprême burundaise. La première concerne la poursuite des auteurs présumés du président Melchior Ndadaye, 27 ans après alors que des condamnations ont été prononcées par la justice burundaise à la suite d'un procès pénal en 1999.

La seconde concerne des poursuites à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme, journalistes, opposants politiques, ayant abouti à leur condamnation et la saisie puis la vente aux enchères de leurs biens sans qu'aucun recours effectif n'ait pu être déposé, ni que les prévenus aient eu la possibilité d'être représentés par un avocat.

« Ces deux procédures, menées en violation du droit à un procès équitable, par une justice sous emprise du pouvoir exécutif, s'inscrivent dans le contexte des violations des droits de l'homme commises depuis 2015 au Burundi notamment à l'encontre des opposants politiques, à la suite de la volonté de l'ancien président, Pierre Nkurunziza, de briguer un 3ème mandat », a déclaré leur avocat, Maître Jessica Lecs.

Tout en exposant les persécutions dont ses clients sont victimes, persécutions qui peuvent être qualifiées de crimes contre l'humanité au sens de l'article 7 du statut de la CPI dans le cadre de l'enquête ouverte sur la situation au Burundi, Maître Jessica Lecs demande particulièrement au Président de la Commission africaine et au président du Conseil de paix et de sécurité d'intervenir et de protéger les citoyens burundais en proie à la répression du régime CNDD-FDD.

« Des violations graves des droits de l'homme et des crimes internationaux continuent d'être commis au Burundi aujourd'hui. Des attaques généralisées et systématiques à l'encontre de la population civile, en particulier des opposants politiques sont constatées quotidiennement. L'Union africaine a le devoir d'intervenir et de protéger », a-t-elle déclaré.

Les ex-hauts dignitaires et fonctionnaires burundais qui s'en remettent à ces deux organisations sont :  Bernard Busokoza, ancien vice-président du Burundi, Libère Bararunyeretse, ancien président du sénat de transition, Astère Girukwigomba, ancien ministre des finances, Luc Rukingama, ancien ministre chargé de la mobilisation pour la paix et la réconciliation nationale, Mamert Sinarinzi, ancien coordinateur des ex-combattants du Burundi.

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