Faisant fi de l'institution présidentielle qu'il incarne, le Chef de l'Etat burundais révèle ses talents cachés dans l'art de battre le tambour

Irrésistiblement happé par son penchant naturel et son goût du ludique, le Président burundais, Evariste Ndayishimiye vient d'illustrer le vieil adage, un brin diabolique, selon lequel le meilleur moyen d'échapper à la tentation est d'y succomber.

En vacances dans son Gitega natal, le Chef de l'Etat a effectué une visite surprise au site historique et touristique de Gishora, gardien du tambour royal séculaire.

A la surprise générale, il s'est publiquement défait de son costume présidentiel pour endosser les attributs culturels des tambourinaires et battre le tambour sur fond de danse endiablée et de chants épiques d'auto valorisation qu'il entonnait personnellement, tout sourire.

Il avait pris soin de se faire accompagner par des médias publics sous sa coupe et la vidéo de la scène a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Même les médias étrangers ont relayé les images atypiques.

Evariste Ndayishimiye devient, ainsi, l'unique chef de l'Etat à jouer le tambour avec tenue traditionnelle des tambourinaires.

Historiquement, le tambour se jouait pour glorifier la plus haute autorité, Sa Majesté le Roi, notamment à l'occasion de la fête des semailles.  Aujourd'hui, alors qu'il incarne la plus haute autorité du pays, Evariste Ndayishimiye renverse les perspectives et joue du tambour pour amuser la galerie.

Sur le plan symbolique, son message à l'opinion est plus limpide que l'eau de roche : le virtuose du tambour qu'il est  n'aurait, peut-être jamais dû se hisser au sommet du Burundi pour présider à ses destinées.

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