L'armée burundaise aux prises avec des rebelles rwandais à Mabayi

Alors que les rebelles rwandais (FDLR) perpétraient sporadiquement des attaques sur le sol rwandais pour se replier ensuite dans la partie burundaise de la réserve de la Kibira, au vu et au su des militaires burundais en faction dans cette épaisse jungle naturelle qui jouxte les deux pays, le mot d'ordre de Gitega semble avoir brusquement changé.L'armée burundaise a la mission de démanteler le groupe rebelle qui déstabilise le Rwanda et c'est aujourd'hui en cours dans la commune de Mabayi.

Par
Burundi Daily
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5.3.2021
Categorie:
Politique

Après près de cinq ans de bon voisinage et d'entraide, les militaires burundais et les rebelles rwandais qui essaiment la réserve naturelle de la Kibira, à l'ouest du Burundi, se regardent désormais en chiens de faïence ou en ennemis jurés.


La tension est montée d'un cran ces trois derniers jours : selon des témoignages concordants, des crépitements d'armes et tirs croisés entre ces deux groupes sont particulièrement  entendus dans la commune de Mabayi de la province burundaise de Cibitoke (nord-ouest).

Alors que les rebelles rwandais (FDLR) perpétraient sporadiquement des attaques sur le sol rwandais pour se replier ensuite dans la partie burundaise de la réserve de la Kibira, au vu et au su des militaires burundais en faction dans cette épaisse jungle naturelle qui jouxte les deux pays, le mot d'ordre de Gitega semble avoir brusquement changé.

L'armée burundaise a la mission de démanteler le groupe rebelle qui déstabilise le Rwanda et c'est aujourd'hui en cours dans la commune de Mabayi.

C'est ainsi que depuis trois jours, des affrontements armés sont signalés sur les collines de Gafumbegeti et Rutorero en zone de Butahana dans cette commune de Mabayi. Au moins deux rebelles ont été tués, quinze militaires blessés.

Les habitants de ces localités parlent d'une traque de rebelles parlant qui parlent le kinyarwanda.

Contactées par des médias locaux, des sources militaires indiquent que l'armée burundaise a surpris ces rebelles au moment où ils s'apprêtaient à attaquer le territoire rwandais. Au moins 16 miliciens ont été arrêtés par des militaires postés dans les communes de Mabayi et Bukinanyana.

Bien plus, douze fusils AK47 ont été saisis, selon un officier de l'armée burundaise s'exprimant sous couvert d'anonymat. Des sources locales ont confirmé avoir compté au moins quinze militaires blessés. Ils ont été transportés sur Mabayi avant d'être évacués à Bujumbura (capitale économique). « Quatre d'entre eux sont arrivés ce matin vers 10h », rassurent-elles.

Il va sans dire que ces affrontements armés se font sur fond de silence radio. Ni les autorités provinciales à Cibitoke, ni l'armée burundaise n'en pipe mot.

Pourtant, ils ont paralysé les activités dans la région. Les écoles ont fermé et les travaux champêtres sont au ralenti.

Selon des observateurs, le Burundi se désolidarise avec les rebelles rwandais, leurs alliés d'hier, pour faire bonne figure devant Kigali et demander, en contrepartie, l'extradition des opposants burundais hébergés dans ce pays depuis plus de 5 ans. Gitega en a toujours fait un préalable avant de renouer avec son voisin du nord.

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