Le régime burundais barre la route aux milliers de jeunes tentés par l'exil européen via la Serbie

Du coup, le gouvernement burundais les invite à «utiliser ces dépenses d'un voyage incertain dans les activités d'auto-développement au Burundi ». Mais il ne suffit pas d'avoir un capital pour surfer sur les vagues du succès au Burundi. Là où le bât blesse, c'est qu'il est fatalement impossible d'initier des activités de développement et de prospérer dans un climat sociopolitique et sécuritaire hautement toxique comme c'est le cas au Burundi aujourd'hui plus qu'hier. Tous les horizons sont bouchés pour les jeunes Burundi.

Par
Burundi Daily
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25.10.2022
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Diplomatie

Les dés sont pipés. Le président burundais vient de barrer la route aux milliers de jeunes à qui il avait déjà volé la vie et l'avenir.

Désespérés et incapables de vivre ou plutôt survivre dans la jungle que devient progressivement le Burundi, miné du dedans par le gangrène oligarchique du parti CNDD-FDD et sa milice Imbonerakure, des milliers de jeunes burundais ont massivement tenté, ces derniers jours, de rejoindre le monde libre, en l'occurrence l'Europe, via la Serbie, pour la plupart.

Non content de voir ces jeunes nos encore moulés dans le système DD et en proie au chômage et à la paupérisation à vie, le régime CNDD-FDD les arrête net et s'en glorifie.

Le canal de la Serbie qui leur réussissait jusqu'ici est prohibé. «Interdiction des départs des Burundais aux passeports ordinaires et visas vers la Serbie depuis l'aéroport de Bujumbura,  même via les pays voisins », a annoncé via twitter le ministère burundais de l'Intérieur.  

Pour le régime CNDD-FDD, la mayonnaise a pris. Plusieurs dizaines de Burundais sont sommés de rebrousser chemin.

«68 Burundais qui se dirigeaient vers l'Occident (Belgique, Croatie,...) via la Serbie sont déjà renvoyés et reçus à l'aéroport de Bujumbura, depuis le 20/10/2022....15 autres attendent à Kigali. Aujourd'hui c'était une centaine qui était attendu à Bujumbura ».

Du coup, le gouvernement burundais les invite à «utiliser ces dépenses d'un voyage incertain dans les activités d'auto-développement au Burundi ».

Mais il ne suffit pas d'avoir un capital pour surfer sur les vagues du succès au Burundi. Là où le bât blesse, c'est qu'il est fatalement impossible d'initier des activités de développement et de prospérer dans un climat sociopolitique et sécuritaire hautement toxique comme c'est le cas au Burundi aujourd'hui plus qu'hier.

Tous les horizons sont bouchés pour les jeunes Burundi. Toutes les collines sont quadrillées par des Imbonerakure et comme pour tout corser, la corruption de haut vol est devenue comme un sport national dans toutes les structures de l'Etat.

Même le nouveau président, Evariste Ndayishimiye qui avait promis de remettre le pays sur les rails du développement passe le plus clair de son temps à défaire les nœuds de la triche et de la contrebande faits par son prédécesseur, Pierre Nkurunziza et ses sbires.

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