Le Rwanda de Habyarimana devient un modèle pour le CNDD-FDD: Recensement ethnique des staffs dans l'administration publique et les ONG étrangères

Un analyste qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat craint la réédition du scénario à la rwandaise sous le régime de Juvénal Habyarimana. Un scénario catastrophe. Pour rappel, sous le régime MRND de Juvénal Habyarimana, l'ethnie était mentionnée sur les cartes d'identité de tous les citoyens Rwandais. La planète entière en connaît les résultats: Un génocide historique. Près d'un million de tutsis et quelques autres hutus non acquis à la cause de la solution finale ont été tués, happés par l'un des plus grands génocides du siècle.

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Burundi Daily
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5.2.2022
Categorie:
Politique

Les autorités burundaises tirent encore sur la corde ethnique. Le ministre burundais en charge de l'intérieur, Gervais Ndirakobuca, vient d'instruire les gouverneurs de provinces, le Maire de Bujumbura et l'inspecteur général du travail d'identifier le personnel œuvrant au sein de l'administration publique, des entreprises publiques et des ONG étrangères pour « vérifier le respect des équilibres ethniques ».

« J'ai l'honneur de vous transmettre la fiche d'identification type du personnel, afin de vérifier le respect des équilibres constitutionnelles dans l'administration publique, des sociétés à participation publique et des organisations non-gouvernementales étrangères », a déclaré le ministre de l'Intérieur dans un communiqué.

La fiche d'identification type comprend les éléments suivants : nom, prénom, sexe, ethnie, colline d'origine, commune, province, fonction, catégorie et date d'engagement.

Manifestement, l'aversion ethnique reste encore l'ADN du régime CNDD-FDD au Burundi. Ce genre de recensement est absurde, si on se réfère à l'accord d'Arusha qui mandatait un équilibre ethnique au sein des services de sécurité et pour les postes politiques. Or, il n'est secret pour personne que contre l'esprit de l'accord d'Arusha, presque tout le corps diplomatique vient de l'ethnie au pouvoir- des hutus. Cet aspect monocolore et mono-ethnique au sein du corps diplomatique se répète aussi au sein de l'armée, surtout aux échelons d'officiers supérieurs.

Que le pouvoir s'appui sur un accord qu'il a déjà enterré avec la constitution de 2018, pour exiger un comptage ethnique est une autre preuve des manipulations et ruses déployées par le régime en vue d'écarter les tutsis de presque tous les sphères de la vie nationale.

En exigeant ce comptage ethnique, le régime de Gitega, sans aucune ironie, invoque « le respect des équilibres ethniques »et fait référence à l'accord d'Arusha. Cet accord est désormais devenu une muraille  derrière laquelle se cache le régime pour dissimuler ses intentions réelles et sa gestion désastreuse de la question ethnique.

Un analyste qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat craint la réédition du scénario à la rwandaise sous le régime de Juvénal Habyarimana. Un scénario catastrophe. Pour rappel, sous le régime MRND de Juvénal Habyarimana, l'ethnie était mentionnée sur les cartes d'identité de tous les citoyens Rwandais. La planète entière en connaît les résultats: Un génocide historique.

Près d'un million de tutsis et quelques autres hutus non acquis à la cause de la solution finale ont été tués, happés par l'un des plus grands génocides du siècle. Les tutsis ciblés pour leur appartenance ethnique étaient faciles à identifiés, via leur faciès ou cartes d'identité.

Le régime CNDD-FDD n'en reste pas là. Selon des sources concordantes, le gouvernement burundais envisage recenser tous les Burundais de la diaspora et les identifier par leur appartenance ethnique. Ce qui n'est pas clair est si cette dernière se laissera faire.

Selon les mesures en cours d'élaboration, le régime de Gitega veut que chaque burundais vivant à l'étranger se dote d'une carte de la diaspora à 50 USD valide pour une année seulement. Il s'agit, pour l'Etat policier de Gitega, de pouvoir contrôler en temps réel qui est où dans les quatre coins du monde et se créer une autre source de devises qui se rarifient de plus en plus au Burundi.

Un autre pan de la violation des droits de l'homme, cela va sans dire.

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