MINUSCA : Le Burundi peinera à convaincre l'ONU pour l'envoi d'un bataillon supplémentaire en Centrafrique.

Sans rejeter la demande burundaise, le diplomate onusien a donné trois conditions préalables, mais dangereusement herculéennes, pour que le Burundi soit digne d'une telle faveur.D'abord, selon l'ONU, tout pays demandeur doit présenter un contingent techniquement outillé pour intégrer sa force de maintien de la paix, où qu'elle soit. Le Burundi dispose d'un centre de formation de maintien de la paix au nord de Bujumbura.

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Burundi Daily
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7.11.2021
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Politique

Alors qu'il doit sa survie économique à la manne financière miraculeusement générée par ses militaires engagés dans diverses opérations onusiennes de maintien de la paix, le Burundi a du mal à convaincre l'ONU afin de pouvoir envoyer un autre bataillon à la Minusca en République centrafricaine.

Selon une source diplomatique qui a requis l'anonymat, les autorités burundaises ont expressément soumis la demande à Jean Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix lors de son dernier passage à Bujumbura.

Sans rejeter la demande burundaise, le diplomate onusien a donné trois conditions préalables, mais dangereusement herculéennes, pour que le Burundi soit digne d'une telle faveur.

D'abord, selon l'ONU, tout pays demandeur doit présenter un contingent techniquement outillé pour intégrer sa force de maintien de la paix, où qu'elle soit. Le Burundi dispose d'un centre de formation de maintien de la paix au nord de Bujumbura. Mais depuis la crise de 2015 et les violations massives des droits humains qui l'ont émaillé, les formateurs occidentaux qui y prestaient ont pris la clé des champs, laissant les militaires burundais à eux-mêmes. L'ONU qui est au courant de cela tient à vérifier la technicité des soldats burundais et chacun sait que la déception est au bout du tunnel.

Ensuite, chacun Etat qui lorgne sur la place laissée vacante par le renvoi des soldats gabonais à la MINUSCA doit aligner un contingent équipé : Hélicoptère, blindés, chars ou encore équipement individuel...Cette exigence est aussi exclusive pour le pauvre Burundi. L'ONU le sait. Les autorités burundaises aussi.

Ensuite, vient le triste et atavique talon d'Achille pour Gitega et ses corps de défense et de sécurité, dont une bonne frange est fraîchement venue du maquis : la « conduite et discipline des Casques bleus ». L'ONU y tient dur comme fer mais certains militaires burundais brillent dans l'autre sens.

Depuis cinq ans, l'ONU a demandé aux autorités burundaises d'enquêter sur des allégations d'abus sexuels contre une vingtaine de casques bleus burundais déployés à l'époque au sein de la Minusca. D'autres cas ont été rapportés par après, mais jusqu'ici ces enquêtes n'ont pas encore abouti.

Enfin, le gouvernement burundais cherche régulièrement à imposer au sein de son contingent engagé dans des opérations onusiennes de maintien de la paix des officiers accusés de violations graves des droits de l'homme dans le pays depuis la crise de 2015. Ce qui chiffonne l'ONU, garant par excellence du respect des droits humains à l'échelle planétaire.

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