Ndayishimiye sort sa première stratégie pour faire du Burundi un pays émergent en 2040 : Une campagne nationale «cinq lapins par personne»
Le projet présidentiel rime avec sobriété pour un pays dont le PIB est de moins de 3 milliards de dollars l'an selon le dernier rapport de la Banque Mondiale. En se rabattant sur le lapin, le chef de l'Etat doit avoir moyenné ses ambitions. Il serait autrement difficile de comprendre comment l'élevage de lapins, même intensif à l'échelle nationale, pourrait alléger les souffrances multidimensionnelles des Burundais en proie à la paupérisation galopante, la faim y afférente et flambée effrénée des prix des produits de base.
Une année après la première édition du Forum national sur le développement, le chef de l'Etat burundais Evariste Ndayishimiye qui avait énergiquement ressassé son objectif de faire du Burundi un pays émergent en 2040 vient de sortir une de ses stratégies opérationnelles à savoir «une campagne nationale cinq lapins par personnes».
Il a fait cette injonction à tous les Burundais par le biais du colonel Aloys Sindayihebura, son chef de cabinet.
«Il est recommandé aux agronomes communaux d'organiser une campagne nationale 5 lapins par personne pour inciter la population burundaise à l'élevage intensif des lapins».
«Une évaluation des résultats de cette campagne sera faite dans une année », a ajouté le chef de cabinet civil du chef de l'Etat dans une correspondance adressée à tous les agronomes communaux du pays.
Le projet présidentiel rime avec sobriété pour un pays dont le PIB est de moins de 3 milliards de dollars l'an selon le dernier rapport de la Banque Mondiale. En se rabattant sur le lapin, le chef de l'Etat doit avoir moyenné ses ambitions.
Il serait autrement difficile de comprendre comment l'élevage de lapins, même intensif à l'échelle nationale, pourrait alléger les souffrances multidimensionnelles des Burundais en proie à la paupérisation galopante, la faim y afférente et flambée effrénée des prix des produits de base.
Sous d'autres cieux, en l'occurrence au Rwanda voisin, l'on avait assisté au programme Girinka. Une des stratégies nationales adoptées pour faire du Rwanda ce qu'il devient effectivement et de manière progressive, un pays émergent à l'échelle africaine avec un PIB de plus de 11 milliards de dollars.
L'objectif du programme Girinka est de donner à chaque famille pauvre une vache qui aidera les familles pauvres à augmenter leur production agricole en utilisant du fumier, à augmenter leurs revenus et leur nutrition au niveau des ménages et à l'échelle du pays également.
Voilà de quoi tressaillir d'envie de nombreux Burundais qui, de façon massive, languissent dans une spirale de pauvreté innommable.
Selon la Banque Mondiale, presque la moitié de la population burundaise vit en effet en dessous du seuil de la pauvreté.
De plus, la faible croissance économique en comparaison avec la croissance démographique entraîne une hausse continue du taux de pauvreté qui a atteint environ 87,1% en 2021. Les chiffres sont têtus. Les autorités aussi.