ONU/responsabilité de protéger : Le Burundi détonne et se range en zone rouge

Car si, dans la conception onusienne, la responsabilité de protéger consiste, notamment dans «la prévention de ces crimes, y compris l'incitation à les commettre, par les moyens nécessaires et appropriés», le Burundi dont les policiers et leurs adjuvants Imbonerakure, tuent, kidnappent et violent à longueur de journées, aurait aussi menti en se rangeant du côté du monde libre où la vie est sacrée et respectée.

Par
Burundi Daily
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22.5.2021
Categorie:
Politique

Alors qu'il était déjà désigné du doigt comme un pays qui bat chaque jour son propre record sur le terrain des violations des droits de l'homme, le Burundi en a rajouté une couche jeudi, à l'ONU, en votant contre la responsabilité de protéger «ses populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité».

Pour beaucoup, ce vote burundais a le mérite d'être à la fois clair et sincère.

Car si, dans la conception onusienne, la responsabilité de protéger consiste, notamment dans «la prévention de ces crimes, y compris l'incitation à les commettre, par les moyens nécessaires et appropriés», le Burundi dont les policiers et leurs adjuvants Imbonerakure, tuent, kidnappent et violent à longueur de journées, aurait aussi menti en se rangeant du côté du monde libre où la vie est sacrée et respectée.

Son représentant à l'ONU a sagement pris l'option de ranger son pays en zone rouge, du côté d'une quinzaine d'autres Etats qui se foutent éperdument des droits humains, en l'occurrence la Chine, la Corée du nord et la Syrie.

Mais aussi réaliste qu'il est, son choix suscite beaucoup de doutes sur les réelles intentions des nouvelles autorités burundaises.

Car dans l'absolu et selon l'ONU,  le principe de la responsabilité de protéger donne corps à l'engagement politique de mettre fin aux pires formes de violence et de persécution. Elle vise à réduire le décalage existant entre les obligations préexistantes des États Membres en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme et la réalité vécue par les populations exposées au risque de génocide, de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité.

Il renforce la souveraineté en aidant les États à assumer les responsabilités dont ils étaient déjà investis. Le principe ouvre de nouvelles perspectives programmatiques pour le système des Nations Unies, qui, plutôt que d'attendre simplement d'intervenir en cas de défaillance des États, peut les aider à prévenir les crimes et violations concernés et à protéger les populations touchées par le renforcement des capacités, l'alerte rapide et d'autres mesures de prévention et de protection.

Au sein de l'ONU, le débat sur la responsabilité de protéger est intervenu dans les années 1990, après les atrocités commises dans les années 1990 dans les Balkans et au Rwanda, que la communauté internationale n'a pas réussi à empêcher, et l'intervention militaire de l'OTAN au Kosovo, qui a été critiquée par beaucoup comme une violation de l'interdiction de l'emploi de la force, la communauté internationale a entrepris un débat sérieux sur la réponse à apporter aux violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme.

En septembre 1999, lors de la présentation de son rapport annuel à l'Assemblée générale des Nations Unies, Kofi Annan a réfléchi aux «perspectives de la sécurité des populations et de l'intervention au siècle prochain» et mis les États Membres au défi de « s'entendre sur la défense des principes de la Charte et sur des mesures de défense de l'humanité que nous avons en partage».

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