Sur la glissante voie tracée par son prédécesseur, Evariste Ndayishimiye a encore à faire pour marquer son ère
C’est ainsi qu’à l’instar de Pierre Nkurunziza, Evariste Ndayishimiye reste insensible aux crimes en cours, s’enferme dans une tour d’ivoire et refuse de sortir du pays ou d’intégrer la cour des grands de ce monde. Incapable de faire autrement, il laisse le désordre s’installer.Le fonctionnement des institutions est déjà enrayé. Pour assouvir ses appétits gloutons, le premier ministre Alain Guillaume Bunyoni lorgne sur certaines entreprises juteuses comme la REGIDESO qu’il envisagerait privatiser pour mieux s’en approprier.
Nkurunziza a laissé derrière lui l’héritage d’une gouvernance clientéliste et répressive qui donne à quiconque contrôle les leviers du pouvoir la possibilité de s’enrichir et de mater par violence tout opposant. Cette situation est d’autant plus explosive que le pays a derrière lui un passé de violences ethniques et que le risque d’instabilité est accru dans la région.
Son successeur et héritier désigné, le général Evariste Ndayishimiye, semble déterminé de continuer sur ce chemin désastreux ou tout au moins incapable de changer le cours de cette histoire catastrophique qui se dessine pour le pays de Ntare Rushatsi.
Pour avoir été chef du cabinet militaire à la présidence de Nkurunziza et secrétaire général du parti au pouvoir, Evariste Ndayishimiye est bien placé pour comprendre et savoir sur quels boutons pousser afin de changer le cours de cette descente aux enfers.
Comme il l’avait juré lors de son investiture, le général Evariste Ndayishimiye, président du Burundi et dauphin désigné du défunt Président Pierre Nkurunziza, prend soin de ne jamais s’écarter de la glissante voie tracée par son prédécesseur.
Aussi, par endroits, l’élève tend-il à dépasser son maître. Multiplication de cas d’assassinats ciblés, d’enlèvements et d’arrestations arbitraires, verrouillage de l’espace démocratique, impunité généralisée, éloge de l’incompétence et de l’inculture, bannissement de la méritocratie, promotion des criminels invétérés, corruption doublement active et passive……le premier mandat du général Evariste Ndayishimiye est décidément placé sous le signe de l’anarchie et du chaos programmés comme le 3ème mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza.
Mais le général Evariste Ndayishimiye avait prévenu l’opinion nationale et internationale sur le fait que sa gestion du pays sera littéralement calquée sur celle de Pierre Nkurunziza.
Lors de son discours d’investiture, il a en effet juré de «continuer sur la voie tracée par le Président Pierre Nkurunziza, un homme qui a renforcé l’indépendance et la souveraineté du Burundi et lui a redonné sa place dans le concert des nations », a-t-il déclaré.
Evariste Ndayishimiye ne saura jamais désembourber le Burundi tant qu’il aura pour modèle celui qui a précipité ce pays au fond du précipice.
« Il est le seul guide éternel qu’a le CNDD-FDD. Je suivrai ses conseils. D’ailleurs, personne ne peut jamais se comparer à son aîné. Il sera toujours devant et nous suivrons. Il est notre Moïse » a-t-il aussi déclaré à maintes reprises.
C’est ainsi qu’à l’instar de Pierre Nkurunziza, Evariste Ndayishimiye reste insensible aux crimes en cours, s’enferme dans une tour d’ivoire et refuse de sortir du pays ou d’intégrer la cour des grands de ce monde.
Incapable de faire autrement, il laisse le désordre s’installer.
Le fonctionnement des institutions est déjà enrayé. Pour assouvir ses appétits gloutons, le premier ministre Alain Guillaume Bunyoni lorgne sur certaines entreprises juteuses comme la REGIDESO qu’il envisagerait privatiser pour mieux s’en approprier.
L’université bat de l’aile et le Ministre de tutelle vient d’en toucher mot au premier ministre pour implorer son intervention, etc. Pendant ce temps, Ndayishimiye n’a d’yeux que pour les boites à pognon comme la Banque centrale, BRB, l’Agence de régulation et de contrôle des télécommunications, ARCT, etc.
Pourtant, à ses débuts, il s’était vanté pour sa solide expérience : « J’ai été mobilisateur politique à l’époque du maquis, je maîtrise l’armée et la police, je maîtrise l'administration pour avoir été ministre de l'Intérieur et j’ai aussi une expérience dans les entreprises paraétatiques pour avoir été directeur général de la SOBUGEA (Société Burundaise de Gestion de l’Aéroport) », a-t-il déclaré.
En cette période postélectorale, le Burundi reste donc un théâtre de violations de tous les droits.
C’est aussi pour cette raison que l’ONU a prorogé, pour une année, le mandat de sa Commission d’enquête sur la situation des droits de l’homme dans le pays.
Comme quoi Evariste Ndayishimiye a encore à faire pour marquer son ère.