Trois mois de diplomatie intense: Ndayishimiye tente de sortir le Burundi d'un isolement auto-imposé

Gitega contribue aux efforts de maintien de la paix sur le continent africain où ses militaires sont déployées en Somalie et en RCA. Le pays a plus de 5000 soldats au service de l'AMISOM. Cette contribution de troupes que plus d'un qualifient de chair à canon, a été utilisée ses forces dans les missions internationales une puce de négociation, menaçant souvent de retirer des forces de la Somalie dans ses querelles diplomatiques. Selon certains observateurs, c'est d'ailleurs cette strategie de chantage qui aurait contraint l'UE à se plier à les demandes de Gitega.

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Burundi Daily
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19.4.2021
Categorie:
Diplomatie

Depuis l'arrivée au pouvoir du Général Evariste Ndayishimiye, le Burundi sort lentement d'un isolement auto-imposé, cinq ans après avoir été secoué par l'instabilité politique causée par la volonté de feu président Pierre Nkurunziza de briguer un troisieme mandat. Après ses visites en Tanzanie et en Guinnée Equatoriale, le nouveau prVsident du Burundi a accueilli le président éthiopien à Bujumbura et repris le contact diplomatique avec l'Union européenne. Contrairement à son prédécesseur qui n'a quitté le sol burundais qu'une fois pendant ses derniers cinq ans au pouvoir (quand il s'est rendu  à Kigoma en Tanzanie par route,lors d'une viste qui a duré quelques heures), Evariste Ndayishimiye vient de faire sa cinquième visite dans un pays étranger en moins de 9 mois.

La première visite officielle du president Ndayishimiye a eu lieu à Kigoma, en Tanzanie voisine, en septembre 2020, où il a été reçu par feu président John Magufuli. Ndayishimiye a effectué son premier voyage officiel en dehors de l'Afrique de l'Est quand il s'est envolé pour la Guinée équatoriale. "La visite d'Etat de cinq jours donnera aux deux présidents l'occasion de renforcer les relations entre les deux pays", pouvait-on lire dans un communiqué de la présidence. La visite a duré cinq jours, temoignant ainsi la confiance croissante d'un nouveau président qui est à la tête d'un régime militaire impitoyable et paralysé par des rivalités internes. En signe de bonne volonté et de bénéfice du doute que la communauté internationale accorde au nouveau président, le Conseil de sécurité a retiré le Burundi de son programme politique au mois de décembre, en invoquant des «élections pacifiques» tenues en mai 2020. Ces vote a été de manière prévisible remportées par Ndayishimiye et son parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD).

Début février, le Président éthiopien Sahle-Work Zewde est arrivé au Burundi pour une visite de deux jours. "Son Excellence Mme Sahle-Work Zewde a salué le travail de développement économique et de consolidation de la démocratie entrepris avec détermination et conviction par Son Excellence le Président Evariste Ndayishimiye. Elle a également visité une usine de fabrication d'engrais", avait déclaré Bujumbura. Cette visite d'un Président étranger, la première depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau Général a rompu avec l'isolement du Burundi qui s'etait tourné vers lui-même et vers ses deux vieux amis, la Tanzanie et l'Afrique du Sud.

Mars: Un mois chargé pour le gouvernement du Général Ndayishimiye

Le Ministère des affaires étrangères du Burundi a indiqué en décembre que le dialogue avait repris avec l’Union européenne. Le président Ndayishimiye a rencontré des envoyés des pays de l'UE dans la capitale politique de Gitega. Fin mars, Ndayishimiye a reçu un appel téléphonique du président chinois Xi Jinping. Beijing a diplomatiquement soutenu le régime de Gitega et maintenu l'aide au développement après que de nombreux pays occidentaux ont retiré leur aide en invoquant des violations des droits de l'homme. Ndayishimiye. L'appel téléphonique avec Xi est intervenu après une visite d'État au Caire où Ndayishimiye a rencontré l'homme fort égyptien Abdel Fattah el Sissi. Les observateurs de la nouvelle dynamique diplomatique qui se joue aoutour des eaux du fleuve Nil disent que le Caire cherche à gagner le soutien de Bujumbura dans son différend avec Addis-Abeba sur la question des eaux du Nil.

Le Burundi est l’un des dix pays qui composent l’Initiative du bassin du Nil, un regroupement de pays situés dans le bassin du Nil. Le mois de mars qui a été particulièrement chargé pour la diplomatie burundaise a été bouclé par une visite en République Centrafricaine où le Général Ndayishimiye a assisté à la prestation de serment de Faustin-Archange Touadéra.

Au cours de sa visite à la RCA, il a également rendu visite aux soldats burundais servant sous la MINUSCA. Gitega contribue aux efforts de maintien de la paix sur le continent africain où ses militaires sont déployées en Somalie et en RCA. Le pays a plus de 5000 soldats au service de la Mission de l'Union africaine pour la Somalie (AMISOM).

Cette contribution de troupes que plus d'un qualifie de chair à canon, a été utilisée ses forces dans les missions internationales une puce de négociation, menaçant souvent de retirer des forces de la Somalie dans ses querelles diplomatiques. Selon certains observateurs, c'est d'ailleurs cette strategie de chantage qui aurait contraint l'Union Européene à se plier à la volonté de Gitega.

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