Armer les Imbonerakure à l’ouest, rançonner la population au sud, les droits humains restent le cadet des soucis des autorités (ITEKA).
Chaque semaine a toujours son lot de victimes. Selon le rapport de monitoring publié lundi par la Ligue des droits de l’homme ITEKA, la semaine dernière a été l’une des plus terribles. Elle a, notamment, été marquée par une large distribution des armes aux jeunes Imbonerakure, membres de la milice du même nom et bras armé du parti au pouvoir (CNDD-FDD).
La période postélectorale reste marquée, comme la préélectorale, par une vague de violation des droits humains au Burundi.
Chaque semaine a toujours son lot de victimes. Selon le rapport de monitoring publié lundi par la Ligue des droits de l’homme ITEKA, la semaine dernière a été l’une des plus terribles. Elle a, notamment, été marquée par une large distribution des armes aux jeunes Imbonerakure, membres de la milice du même nom et bras armé du parti au pouvoir (CNDD-FDD).
« En date du 13 octobre 2020, vers 19 heures, les habitants de la zone Butahana, commune Mabayi, province Cibitoke, dix armes de type kalashnikov et trois pistolets ont été distribués aux Imbonerakure par Albert Nsekambabaye, secrétaire provincial du parti CNDD-FDD », rapport la Ligue.
Selon des sources sur place, Albert Nsekambabaye a été vu à bord de son véhicule quand il se dirigeait vers le terrain de football de Butahana où étaient rassemblés des Imbonerakure de la commune Mabayi.
Dans la nuit du 14 octobre 2020, ce même responsable local du parti au pouvoir avait distribué des armes aux Imbonerakure de la commune Buganda massés sur le terrain de football de Buganda et à la permanence communale de Bukinanyana. La même livraison a eu lieu à Mugina au terrain de football.
Plus au sud du Burundi, l’on a assisté à un autre spectacle d’horreur : Pour des raisons farfelues, des commerçants de Mabanda ont été rançonnés par des autorités locales le 13 octobre dernier
« En date du 13 octobre 2020, au chef-lieu de la commune Mabanda, province Makamba, des commerçants du marché central ont été obligés par Juma, chef de zone Mabanda accompagné par le chef de colline Mabanda de payer une amende de 10 mille francs burundais pour n’avoir pas participé aux cérémonies de la commémoration de l'assassinat du héros de l'indépendance ».
Le reste du pays a été marqué par des cas d’assassinats ciblés : environ 10 personnes ont été tuées au cours de la semaine, dans plusieurs localités du Burundi. Le rapport renseigne « au moins 9 personnes tuées dont 2 victimes d’exécutions extrajudiciaires ». « Parmi les victimes figurent une femme et un nouveau-né tués ainsi qu’une femme torturée ».
Parlant des auteurs de ces assassinats, la Ligue ITEKA pointe du doigt des policiers, des agents du Service national des renseignements (SNR), des administratifs et des Imbonerakure.