Blues et menace de grève chez les enseignants au Burundi: Le Chef de l'Etat promet d'écraser la mouche avec le marteau

«À quelque chose malheur est bon. Ils m'ont rappelé une chose. Je vais chercher même le centime que les enseignants ont cotisé. Ce sont les contributions des enseignants qu'ils détournent qui poussent les leaders syndicaux à être orgueilleux. Et quand ils sont rassasiés, ils appellent les enseignants à l'insurrection. Faisons un petit calcul, ce n'est pas moins de cinq cent millions de francs burundais (soit deux cent cinquante mille dollars) collectés chaque mois[...] », a déclaré le président burundais le week-end dernier, lors d'une séance de «moralisation » des jeunes

Par
Burundi Daily
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2.2.2022
Categorie:
Gouvernance

Face à la colère grandissante des enseignants qui menacent de déclencher un vaste mouvement de grève si le gouvernement daigne les soumettre à un test de niveau, le Président burundais Evariste Ndayishimiye arbore son képi de rebelle et sort l'artillerie lourde.

Le Chef de l'Etat burundais promet de les réprimer dans le sang et accusent ouvertement les syndicats des enseignants de carburer pour la rébellion et le terrorisme.

Les syndicats des enseignants ne font que pomper les cotisations pour les acheminer vers des mouvements rebelles qui endeuillent le pays.

«À quelque chose malheur est bon. Ils m'ont rappelé une chose. Je vais chercher même le centime que les enseignants ont cotisé. Ce sont les contributions des enseignants qu'ils détournent qui poussent les leaders syndicaux à être orgueilleux. Et quand ils sont rassasiés, ils appellent les enseignants à l'insurrection. Faisons un petit calcul, ce n'est pas moins de cinq cent millions de francs burundais (soit deux cent cinquante mille dollars) collectés chaque mois[...] », a déclaré le président burundais le week-end dernier, lors d'une séance de « moralisation » des jeunes entrepreneurs en Mairie de Bujumbura.

Sans donner aucune preuve, le président burundais a affirmé que les cotisations des enseignants servent à financer le terrorisme.

Dopé par les applaudissements des jeunes triés sur le volet, dont une bonne frange d'Imbonerakure, le Président burundais a promis de mettre en place une commission chargée de fouiller dans les comptes des syndicats qui, a-t-il déclaré, sapent le pays avec les cotisations des membres.

« Prenons un exemple, au cours des dix dernières années, peuvent-ils nous montrer à quoi ont servi les contributions? Ils ont racketté les enseignants et veulent maintenant dévaster le pays. Je vais les contrôler! Qu'ils ramènent cet argent pour qu'on l'utilise dans la construction du pays. Nous allons fouiller. Ils doivent nous montrer tout. C'est cet argent non contrôlé qui finance le terrorisme. C'est cet argent à la destination douteuse et inconnue qui finance les assassinats », a-t-il dit comme pour haranguer la foule sous un ton menaçant.

Dans un Burundi qui se retrouve structurellement en mode « pénurie », (devises, carburant, sucre, boisons, médicaments ; ...d'aucuns estiment que la colère du Chef envers les enseignants aurait un autre ressort non officiel. Un malaise au sommet de l'Etat. Le pauvre enseignant n'y est pour rien.

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