Christa Kaneza libérée, la mobilisation ne fléchit pas : tout doit se savoir sur les auteurs et le mobile
Fin novembre, 23 organisations de la société civile en exil avaient apostrophé le président burundais, Evariste Ndayishimiye, pour demander sa libération. Leur appel est intervenu en pleine campagne de lutte contre les violences basées sur le genre. Leur appel a aussi coïncidé avec la reconduction des sanctions européennes contre le Burundi ; lesquelles sanctions avaient été prises en raison des vagues de violations des droits de l'homme au Burundi. Ll'arrestation injuste puis le maintien en détention de Christa Kaneza constituait une illustration supplémentaire...
Après dix mois d'injuste incarcération, précédée par l'ignoble assassinat de Thierry Kubwimana, son mari, Madame Christa Kaneza est, enfin, libre depuis mercredi le 1er décembre. Le concert de protestation tous azimuts a fait plier les faucons du régime qui avaient tué son mari il y a de cela un an. Il y a sept mois, la justice avait décidé sa libération mais sans effet. Plus forts que l'appareil judiciaire sous leurs ordres, les commanditaires de l'assassinat de son mari qui font la pluie et le beau temps dans le pays ont ordonné son maintien en détention, sans aucune base légale. Cela n'arrive qu'au Burundi.
Finalement, la pression des défenseurs des droits humains, le ras-le-bol d'autres partenaires agissant dans les coulisses ont fait plier l'ogre. Christa retrouve les siens, moins son jeune mari passé à la trappe.
Fin novembre, 23 organisations de la société civile en exil avaient apostrophé le président burundais, Evariste Ndayishimiye, pour demander sa libération. Leur appel est intervenu en pleine campagne de lutte contre les violences basées sur le genre. Leur appel a aussi coïncidé avec la reconduction des sanctions européennes contre le Burundi ; lesquelles sanctions avaient été prises en raison des vagues de violations des droits de l'homme au Burundi. L'assassinat de Thierry Kubwimana et l'arrestation puis le maintien en détention de Christa Kaneza constituait une illustration supplémentaire de ces violations des droits humains, toujours en cours dans le pays. Le régime tyrannique du CNDD-FDD aura donc fini par lâcher du lest sans s'humaniser pour autant. Car les actes d'enlèvements/assassinats d'opposants, sont « monnaie courante » au Burundi.
Pour ce qui est du cas Kaneza, les défenseurs des droits humains restent vent debout pour réclamer la lumière sur l'assassinat de son mari.
« Que Mme Christa Kaneza recouvre sa liberté après 10 mois de détention arbitraire est une bonne nouvelle. Mais nous devons rester mobilisés pour que lumière soit faite sur l'assassinat de son mari, les mobiles, les auteurs, les commanditaires et que Justice soit faite », a déclaré Armel Niyongere, responsable de l'ONG des droits de l'homme SOS/TORTURE.
C'est le même son de cloche pour le Forum pour la conscience et le développement, FOCODE, comme l'a déclaré son président Pacifique Nininahazwe, un autre militant percutant des droits humains.
« Le Forum pour la conscience et le développement se réjouit de la libération de Christa Kaneza, mais il demande que toute la lumière soit faite sur les commanditaires de son emprisonnement, les assassins de son mari et leur mobile », a-t-il déclaré.