Excès de cynisme du régime de Gitega: Les victimes de disparations forcées sont des candidats rebelles

« Vous savez qu'il y a en RDC une coalition d'armées nationales qui se sont engagées à neutraliser les forces négatives, les Burundais qui se laissent attirer par ces rébellions périssent donc en terre étrangères, personne n'est enlevé à partir du sol burundais comme le prétendent les mauvaises langues », a ajouté le porte-parole du Ministère de la sécurité publique.Avec de telles déclarations, le porte-voix du ministère en charge de la sécurité publique fait montre d'un cynisme sans pareil. Il fait abstraction de la réalité sur place au Burundi.

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Burundi Daily
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23.12.2021
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Politique

A l'heure où les cas de disparitions forcées se multiplient à un rythme fou dans les quatre coins du Burundi, en particulière à la jonction du pays avec l'est de la République démocratique du Congo, le porte-parole du ministère de l'intérieur, sécurité publique et développement communautaire, Pierre Nkurikiye, dans un cynisme outrecuidant, nargue l'opinion en affirmant connaître le point de chute des « prétendus disparus » : les mouvements rebelles qui sapent le pouvoir de Gitega, en l'occurrence RED-TABARA, basé à l'est de la République démocratique du Congo.

« Les cas allégués de disparitions forcés sont, en réalité, en rapport avec des gens attirés et alléchés par les mouvements rebelles, notamment RED-TABARA, basé à l'est de la RDC, ils sont pour la plupart tués sur le champ de bataille où en route vers la RDC », a déclaré le Commissaire de police, Pierre Nkurikiye.

« Vous savez qu'il y a en RDC une coalition d'armées nationales qui se sont engagées à neutraliser les forces négatives, les Burundais qui se laissent attirer par ces rébellions périssent donc en terre étrangères, personne n'est enlevé à partir du sol burundais comme le prétendent les mauvaises langues », a ajouté le porte-parole du Ministère de la sécurité publique.

Avec de telles déclarations, le porte-voix du ministère en charge de la sécurité publique fait montre d'un cynisme sans pareil. Il fait abstraction de la réalité sur place au Burundi. Une réalité faite, comme ne cesse d'alerter les défenseurs des droits humains et autres organismes onusiens, de graves violations des droits humains dans un contexte d'insécurité généralisée.

Comme vient de le marteler l'ONG HRW dans son dernier rapport sur le Burundi, « les forces de sécurité et le Service national de renseignement (SNR) burundais, ainsi que des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, tuent, font disparaître et torturent des opposants politiques réels ou supposés et des personnes soupçonnées d'avoir des liens avec les rebelles burundais en République démocratique du Congo voisine ».

« Des personnes se déplaçant entre la RD Congo et la province de Cibitoke au Burundi pour affaires personnelles ont été portées disparues, et leur sort demeure inconnu », ajoute HRW.

Dans la partie burundaise qui jouxte la RDC, la situation sécuritaire s'est dégradée après que des attaques menées par des groupes armés ont été rapportées à Cibitoke et dans d'autres provinces frontalières avec la RD Congo.

D'aucuns estiment que la situation restera inchangée tant que les autorités burundaises ne s'attaqueront pas aux racines profondes de la crise de 2015 et à l'impunité qui perdure.

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