Exécutions extrajudiciaires: quatre personnes froidement mitraillées à Mutimbuzi

Les corps des victimes ont été acheminés à une structure sanitaire locale.« Ils avaient tous reçu des balles dans la tête et au niveau de la poitrine », témoignent des sources médicales. Des défenseurs des droits humains demandent une enquête indépendante pour connaître «les circonstances dans lesquelles les quatre personnes ont été assassinées». La police reconnaît l’exécution sommaire de ces quatre personnes mais affirme qu’il s’agit «des bandits» qui tentaient de s’évader.

Par
Burundi Daily
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14.11.2020
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Justice

Le Burundi reste encore le théâtre de l’horreur en live avec son lot quasi quotidien d’assassinats ciblés et d’exécutions extrajudiciaires.

Les auteurs de ce film d’action atroce sont souvent des policiers, as du crime incontestés depuis que le Burundi est sous le contrôle du régime CNDD-FDD.

Même les récentes élections qui ont placé le président Evariste Ndayishimiye au sommet de l’Etat, en remplacement de Pierre Nkurunziza ne met pas fin à ce spectacle abject.

La courbe d’exécutions extrajudiciaires reste en effet désespérément ascendante.

C’est dans cette frénésie d’assassinats que s’inscrit le mitraillage, cette semaine, de quatre personnes dans un camp de la police en commune Mutimbuzi.

Selon des défenseurs des droits humains et des médias locaux, les quatre hommes tués par balles étaient, tous, originaires de Gatumba. Ils ont été exécutés par des policiers dans la nuit de lundi 26 octobre, peu après leur interpellation par des policiers qui les avaient acheminés au Commissariat de la commune Mutimbuzi.

«C’est le commissaire communal et quatre policiers qui se sont chargés de la mission», affirme une source policière.

Les corps des victimes ont été acheminés à une structure sanitaire locale.

« Ils avaient tous reçu des balles dans la tête et au niveau de la poitrine », témoignent des sources médicales.

Des défenseurs des droits humains demandent une enquête indépendante pour connaître «les circonstances dans lesquelles les quatre personnes ont été assassinées».

La police reconnaît l’exécution de ces quatre personnes mais affirme qu’il s’agit «des bandits» qui tentaient de s’évader.

Selon le Commissaire provincial de police à Mutimbuzi Déo Bigirimana, les quatre individus étaient des «voleurs de renom tués alors qu’ils tentaient de s’évader du cachot».

« Ils se sont jetés sur le chef de poste de police qui venait de les interroger au moment où il ouvrait le cachot, l’ont désarmé et pris fuite », a-t-il expliqué, ajoutant qu’un policier s’est vu obligé de tirer sur ces gangsters.

Mais la police a du mal à convaincre. D’abord parce que ces personnes ont été tuées avec une précision presque chirurgicale qui d'emblée exclue toute notion de fusillade en poursuite. Les corps présentaient des preuves de coups de balles bien placées dans leur poitrine et tête comme le témoigne les sources médicales; ensuite, parce qu’au Burundi, les opposants froidement abattus après leur arrestation sont souvent presentés comme des bandits.

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