Indifférent face à la mort de Pierre Buyoya, le Burundi est inconsolable après la mort du tanzanien John Magufuli

Alors que le décès de l'ancien président burundais a laissé de marbre l'actuel président Evariste Ndayishimiye (aucun mot de compassion, aucun jour de deuil national), la récente mort du Président tanzanien John Magufuli (que Dieu ait son âme) laisse encore les autorités burundaises inconsolables.

Par
Burundi Daily
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22.3.2021
Categorie:
Politique

Le Burundi ne rate aucune occasion pour prouver au monde que c'est bel et bien un pays des paradoxes.

Alors que le décès de l'ancien président burundais a laissé de marbre l'actuel président Evariste Ndayishimiye (aucun mot de compassion, aucun jour de deuil national), la récente mort du Président tanzanien John Magufuli (que Dieu ait son âme) laisse encore les autorités burundaises inconsolables.

A l'annonce officielle du décès du président tanzanien, les autorités burundaises ont littéralement fondu en larmes.

Tout le pays était tétanisé par la disparition de cet illustre ami, tant et si bien qu'un deuil de 7 jours a été décrété, illico, par le Chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye et des messages de condoléances ont fusé de partout.

A commencer par le Président de la République du Burundi qui, sur son compte twitter, a déclaré avoir perdu « un frère et un ami ». Son principal conseiller en communication, Willy Nyamitwe, lui a emboîté le pas en déclarant avoir appris avec beaucoup d'amertume le décès de ce président, « ami » du Burundi.

Selon des observateurs, le ressentiment des autorités burundaises est tout à fait logique. L'ancien Président tanzanien John Pombe Magufuli leur était en effet plus proche que ne le croit le citoyen Lambda.

Magufuli était le principal acteur du rapatriement « de gré ou de gré » des réfugiés burundais ayant choisi la Tanzanie pour leur terre d'exil, dans leur tentative de fuite de la répression des opposants ayant contesté le 3ème mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza.

Sous la houlette du président défunt John Magufuli, la police tanzanienne et les Imbonerakure (bras armé du parti présidentiel au Burundi) ont participé à la persécution des réfugiés burundais (enlèvements, assassinats, disparitions forcées, ...).

Magufuli a également laissé le service national des renseignements burundais (SNR) traquer et tuer quatre opposants burundais entrainés dans leur traquenard en terre tanzanienne avant d'être liquidés. Il s'agit du Général Jérémie Ntiranyibagira, du colonel Edouard Nshimirimana, du Capitaine Libère Nzeyimana et de Madame Libérate Nijimbere. Enlevés en Tanzanie sur ordre de Magufuli, ils n'ont jamais été revus.

Selon certains observateurs, l'effet de la mort du président tanzanien sur les autorités burundaises soulève un certain nombre de questionnements : les manettes du Burundi sont-elles tenues par des Tanzaniens, les autorités burundaises auraient-elles un contrat non officiel avec la Tanzanie ? L'avenir nous éclairera.

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