L'armée burundaise se vide progressivement de sa composante tutsie au profit des hutus : A peine 200 aspirants contre plus de 700 à l'ISCAM

Les Hutus ont pris d'assaut la police et l'armée. Au niveau de l'administration publique, cet Accord avait prévu 60% des hutus et 40% de tutsis. Là encore, la promesse n'aura engagé que ceux qui y ont cru.Le déséquilibre est partout, y compris dans l'administration communale ou décentralisée. Pourtant, d'après les négociateurs d'Arusha, ce genre d'équilibres constituait un gage de la stabilité politique au Burundi.

Par
Burundi Daily
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18.1.2023
Categorie:
Politique

Le régime CNDD-FDD a décidément pris l'option de jeter l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation des Burundais comme une feuille avec laquelle on vient de se torcher. Tous les équilibres hérités de cet Accord ont quasiment été jetés aux oubliettes de l'histoire.

Jusqu'ici considérée comme dernier rempart de sécurité pour la minorité tutsie, l'armée se vide aussi des rares éléments issus de la communauté ethnique tutsie notamment par des départs massifs à la retraite et par un déséquilibre savamment conçue par le parti de l'aigle née de l'ancienne rébellion hutue.

Curieusement, en amont, les tutsis se raréfient dangereusement. A titre d'illustration, pour la cuvée 2023, l'armée annonce 691 hutus inscrits pour les différents tests de recrutement à l'Institut supérieur des cadres militaires (ISCAM) contre 226 tutsis ou certainement moins.

Car selon certaines indiscrétions auprès de l'armée, des hutus se feraient passer pour des tutsis pour renforcer le déséquilibre. Du coup, il sera difficile, sinon impossible, d'atteindre les quotas requis dans l'Accord d'Arusha qui a  mis fin à une décennie de guerre civile.

Pour rappel, au niveau des forces de défense et de sécurité, cet accord avait prévu 50 % d'hutus contre 50% de tutsis. Aujourd'hui, près de 20 ans après la prise du pouvoir par l'ancien mouvement rebelle CNDD-FDD commué en parti politique, on est loin du compte.

Les Hutus ont pris d'assaut la police et l'armée. Au niveau de l'administration publique, cet Accord avait prévu 60% des hutus et 40% de tutsis. Là encore, la promesse n'aura engagé que ceux qui y ont cru.

Le déséquilibre est partout, y compris dans l'administration communale ou décentralisée. Pourtant, d'après les négociateurs d'Arusha, ce genre d'équilibres constituait un gage de la stabilité politique au Burundi.

Pour ceux qui suivent de près le sort du fameux accords parrainé par feu Nelson Mandela, cette dominance de l'ethnie hutue est plus flagrante au niveau de la diplomatie ou plus de 99% de diplomates représentant le Burundi auprès des pays et organisations internationales sont des hutus.

D'aucuns estiment que l'accession au pouvoir constitue, pour le CNDD-FDD, une excellente occasion de réaliser le rêve du mouvement rebelle qu'il 'tait depuis 1994 et qu'il n'aura réellement cessé d'être.

Ce désassemblage d'un accord qui avait pourtant été parrainé par des géants de ce monde dont l'Union Européenne s'opère au vu et su de tout le monde. Diront-ils qu'ils ne savaient pas ce qui se faisait sous leur nez? L'Union Européenne a un représentant au Burundi. Il est très occupée à caresser le pouvoir dans le sens du poil.

Visiblement, aucun parrain de ce fameux accord n'a aucun poil de bon sens!

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