Le Burundi fait encore des yeux doux à Kigali : onze combattants FLN rendus devant caméras et micros

Vis-à-vis du Rwanda, ennemi juré d'hier pour le Burundi, le nouveau président burundais, Evariste Ndayishimiye veut cultiver une image d'un homme gentil, foncièrement différent de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza. Mais dans son for intérieur, le général Evariste Ndayishimiye en veut toujours au Rwanda qui héberge encore ses opposants politiques. Fidèle à son stratagème, c'est aussi cette image d'un président qui a du «cœur» que le chef de l'Etat balance à l'interne afin d'endormir le peuple pour mieux l'asservir.

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Burundi Daily
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21.10.2021
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Diplomatie

Dans la droite ligne de sa stratégie inavouée d'amadouer le Rwanda afin de l'inciter à lui remettre les opposants politiques qu'il héberge depuis plus de 5 ans, le Burundi multiplie des gestes amicaux à l'endroit de son voisin du nord.

Ce mardi, l'armée burundaise a ameuté les journalistes des deux pays pour assister aux cérémonies de remise au Rwanda de 11 combattants FLN prétendument arrêtés sur le territoire burundais il y a de cela quatre mois.

Le FLN est un groupe rebelle rwandais qui a déjà revendiqué de nombreuses attaques dans la région de Nyungwe, frontalière avec le Burundi et la République démocratique du Congo.

Lesdites cérémonies se sont déroulées à la frontière burundo-rwandaise de Gasenyi-Nemba.

Le Général de Brigade Vincent Nyakarundi qui a représenté l'armée rwandaise a salué cette initiative burundaise et a demandé à ce pays de « continuer dans ce sens en traquant ces malfaiteurs qui veulent perturber la sécurité des Rwandais paisibles ».

Il n'y pas si longtemps, le Rwanda avait remis 19 présumés rebelles au Burundi

Vis-à-vis du Rwanda, ennemi juré d'hier pour le Burundi, le nouveau président burundais, Evariste Ndayishimiye veut cultiver une image d'un homme gentil, foncièrement différent de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza.  Mais dans son for intérieur, le général Evariste Ndayishimiye en veut toujours au Rwanda qui héberge encore ses opposants politiques.

Fidèle à son stratagème, c'est aussi cette image d'un président qui a du «cœur» que le chef de l'Etat balance à l'interne afin d'endormir le peuple pour mieux l'asservir.

Le Rwanda suit avec intérêt les faits et gestes du nouvel homme fort du Burundi et l'encourage à aller de l'avant, sans pour autant lui donner tout le crédit.

Certains pensent que le Rwanda, conscient de la cruauté du régime CNDD-FDD au Burundi,  peut aussi pousser le jeune président burundais à la faute, aux yeux de la communauté internationale, pour justifier son refus obstiné de remettre à Gitega, les opposants politiques réclamés becs et ongles.

En juillet dernier, Kigali avait extradé, devant témoins, 19 combattants  de Red Tabara (résistance pour un Etat de droit), un groupe armé qui combat le gouvernement burundais depuis 2015. Nul ne sait aujourd'hui où ils sont ni dans quelles conditions ils vivent. Ont-ils été tués, torturés ou disparus ? Le Burundi qui avait promis à la communauté internationale de les traiter humainement ne dit plus rien.  Et c'est le clou du spectacle en matière de gouvernance et de droits de l'homme.

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