Les mendiants chassés, la pauvreté reste: le Burundi ,pays le pauvre de la planète tente de cacher sa misère
Visiblement, l'objectif de Gitega en expulsant tous les mendiants est que tout soit propre particulièrement en cette période estivale propice au mouvement des touristes et autres vacanciers qui vont découvrir Bujumbura, deux ans après l'entrée en fonction du général Evariste Ndayishimiye, président de la République. Du coup, les visiteurs repartiront sans mauvaise image. Les autorités leur auront vendu une image artificielle. Car d'aucuns estiment que la présence massive des mendiants est due à la pauvreté croissante et désormais chronique.
La police burundaise vient de procéder à une rafle des mendiants de tous âges et autres badauds errant dans la ville de Bujumbura. Au moins 300 personnes ont été cueillies dans les rues de Bujumbura et embarquées pour deux destinations, selon le ministère des droits de l'homme.
«Les enfants vont être transférés dans des centres d'encadrement alors que pour les adultes, la police est en train de constituer des dossiers judiciaires pour qu'ils soient punis conformément à la loi », a déclaré Félix Ngendabanyikwa, secrétaire permanent au ministère de la solidarité nationale.
Le gouvernement exécute une décision déjà annoncée, fin juin. Le ministère de la solidarité nationale et des droits de l'homme avait en effet donné deux semaines aux quelque 7.000 enfants des rues recensés ainsi qu'aux milliers de mendiants burundais pour rentrer chez eux, sous peine d'être « punis conformément à la loi».
Visiblement, l'objectif de Gitega en expulsant tous les mendiants est que tout soit propre particulièrement en cette période estivale propice au mouvement des touristes et autres vacanciers qui vont découvrir Bujumbura, deux ans après l'entrée en fonction du général Evariste Ndayishimiye, président de la République.
Du coup, les visiteurs repartiront sans mauvaise image. Les autorités leur auront vendu une image artificielle. Car d'aucuns estiment que la présence massive des mendiants est due à la pauvreté croissante et désormais chronique, à Bujumbura dans le reste du pays.
Au-delà de toute fioriture, la réalité crève les yeux et le dernier rapport de l'Institut des statistiques et d'études économiques, ISTEEBU, est sans équivoque : le Burundi rime avec la pauvreté, génératrice de la mendicité.
Plus de 40% des Burundais ont zéro repas par jour et sont en proie à la famine.
Voici, pour l'ISTEEBU, l'échelle d'expérience d'insécurité alimentaire : «Pendant les 12 derniers mois ayant précédé la collecte des données sur terrain, dans 40.2% des ménages, à un moment donné, un membre du ménage (burundais) a passé une journée sans manger par manque d'argent ou d'autres ressources ».
Le rapport de l'ISTEEBU a déplu aux autorités qui somment son directeur de le revoir sans délai. Dans le même temps, elles promettent de réprimer les mendiants et ceux qui les y encouragent.
Le code pénal burundais prévoit des sanctions pouvant aller de 2 mois de prison pour vagabondage jusqu'à 15 ans pour incitation d'enfants à la mendicité.
Pour rappel, le gouvernement avait mené une opération similaire en 2018 mais certains enfants de la rue ou mendiants qui avaient été acheminés dans leurs familles à l'intérieur du pays étaient revenus à Bujumbura.