L'Université publique a du plomb dans l'aile: Gaspard Banyankimbona alerte le Premier ministre.

Par
Burundi Daily
on
5.10.2020
Categorie:
Gouvernance

La situation socioprofessionnelle est explosive à l'université du Burundi suite à la récente décision fixant l'arrêt de la pension de retraite pour le personnel, a récemment alerté le Ministre burundais de l'Education nationale et de la recherche scientifique Gaspard Banyankimbona.

Dans une correspondance qu'il adresse au Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni, il lui demande de se «saisir de la question pour maintenir un climat socioprofessionnel apaisé à la veille de la rentrée académique envisagée au mois de 2020».

«J'ai l'honneur de vous transmettre, en annexe à la présente, une note sur une situation socioprofessionnelle explosive à l'Université du Burundi suite à l'arrêt de la pension de retraite pour te personnel de l'Université du Burundi», a déclaré le Ministre.

Manifestement, Gaspard Banyankimbona arbore la casquette syndicale pour défendre becs et ongles le personnel en chargeant énergiquement le pouvoir qui a eu la maladresse d'arrêter la pension de retraite.

Le Gouvernement burundais a décidé, en avril dernier, de suspendre la pension de retraite pour les personnels.

Gaspard Banyankimbona revient d'abord sur l'historique des statuts qui régissent le personnel.

« Les personnels de l'Université du Burundi sont régis par des statuts âprement négociés

après une période de fuite de fuite cerveaux vers les universités de la sous-région en l'occurrence le Rwanda ou les universités locales privées qui offraient de meilleures conditions salariales. Avant les statuts actuels du personnel, beaucoup d'Assistants partis en formation à l'étranger ont préféré y rester ; aggravant ainsi les effets néfastes de la fuite des cerveaux. D'un côté, cette fuite avait comme conséquences les grèves incessantes liées aux revendications syndicales selon lesquelles il fallait sauver l'Université du Burundi qui était au bord du gouffre. Les années académiques devenues élastiques pouvaient aller jusqu'à plus de 24 mois. De l'autre côté, les étudiants devaient être pris en charge pendant ces périodes de rallonge supplémentaire; ce qui avait un impact budgétaire énorme sur les finances publiques ».

Il montre ensuite les fâcheuses conséquences de la décision inepte du gouvernement.  «La mesure prise de supprimer cette pension de retraite depuis le mois d'avril 2020 sans préparation préalable des bénéficiaires crée déjà une situation explosive ».

« Pour sauver l'Université du Burundi qui tend vers une situation de dégénérescence, nous sollicitons l'implication de la plus haute autorité pour décanter cette situation et si possible sursoir à cette mesure afin de préserver un climat de travail apaisé et serein à l'Université du Burundi », conclut le ministre. L'autorité saisie par cette autre « autorité » n'a pas encore réagi.

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