Nkurunziza/Ndayishimiye : Héritage et cordon ombilical coupés

Interrogé sur les réminiscences de l'héritage Nkurunziza dans sa gestion du pays, Evariste Ndayishimiye s'étonne de la question et met les points sur les i. « C'est quoi être héritier de Pierre Nkurunziza ? Il a eu son temps, aujourd'hui c'est moi, point barre ». Evariste Ndayishimiye a affirmé avoir hérité le fauteuil présidentiel grâce aux Burundais. Sans plus. C'est à eux qu'il va rendre compte et à eux seulement. Tout est dit.

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Burundi Daily
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30.6.2023
Categorie:
Politique

C'est officiel. Entre l'actuel président burundais, Evariste Ndayishimiye et son prédécesseur, Pierre Nkurunziza, il y a rien, en termes d'héritage.

L'actuel chef de l'Etat a littéralement changé de narratif et de logiciel.

Interrogé sur les réminiscences de l'héritage Nkurunziza dans sa gestion du pays, Evariste Ndayishimiye s'étonne de la question et met les points sur les i. « C'est quoi être héritier de Pierre Nkurunziza ? Il a eu son temps, aujourd'hui c'est moi, point barre ». Evariste Ndayishimiye a affirmé avoir hérité le fauteuil présidentiel grâce aux Burundais. Sans plus. C'est à eux qu'il va rendre compte et à eux seulement. Tout est dit.

Le temps a finalement eu raison de ses faux sentiments exprimés les larmes aux yeux lors de son investiture.

Il essaie donc de s'affranchir de son mentor Pierre Nkurunziza. C'est aussi ce qu'il a donné comme message lors de la commémoration de la journée dédiée à l'ancien Président le 17 juin à l'échelle nationale. Evariste Ndayishimiye était le grand absent de l'événement.

Tout comme il était aux abonnés absents le 8 juin, lors de la journée nationale du patriotisme  marquant aussi le jour de la disparition de Pierre.

Le cordon ombilical est coupé. Trois ans après sa prise de fonction. A ses débuts, il avait pourtant juré de gérer le pays « sur base de l'héritage de Pierre Nkurunziza ». Cet excellent patriote dont il disait ceci, dans son discours d'entrée en fonction :

« Pierre NKURUNZIZA restera dans nos mémoires comme un grand homme, un homme de parole, un vaillant défenseur de la réconciliation, de la restauration de la paix au Burundi et dans le monde, de l'indépendance du Burundi. Il nous laisse un Burundi autonome, avec une renommée internationale. Honneur et la fierté que le Burundi lui doit peut se raconter nuit et jour ».

Il veut donc tourner la page. Sauf que non, en réalité. Car au regard des défenseurs des droits humains, il n'y a pas de grande différence entre Evariste et Pierre. C'est quasiment du bonnet blanc, blanc bonnet.

«Le nouveau président burundais a fait quelques gestes positifs, mais un vrai changement n'a toujours pas été effectué au Burundi, particulièrement en termes d'exécutions extrajudiciaires, les exactions contre les opposants», a déclaré Lewis Mudge, directeur Afrique centrale de l'ONG Human Right Watch.  

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