Que cache la guerre de l'Etat burundais contre ses entreprises?

Selon des observateurs avisés, le régime CNDD-FDD veut accélérer la privatisation des entreprises publiques pour permettre à ses caciques militants du parti d'y placer leurs capitaux illicitement amassés (corruption, argent sale généré par le commerce illicite des minerais et des armes...).

Par
Burundi Daily
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19.1.2021
Categorie:
Economie

Après le premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni, le nouveau président burundais, Evariste Ndayishimiye, a récemment déclaré sur les médias publics que certaines entreprises publiques sont en faillite et qu'elles seront, par conséquent, privatisées et tous leurs employés, «du simple planton au directeur général», chassés sans façon.

Evariste Ndayishimiye a cité, en guise d'exemples, les entreprises suivantes : REGIDESO, ONATEL, OTB, etc. Le lendemain, il a limogé le directeur général de la REGIDESO, remplacé par Dr Ir Major Jean Albert Manigomba.

Vu le contexte de sa nomination à ce poste, sa mission est on ne peut plus claire : Il est appelé à mettre en route le plan de privatisation de cette entreprise dont les nouvelles autorités disent qu'elle n'apporte depuis une décennie aucune dividende à l'Etat qui en est pourtant créateur et propriétaire.

Les autres entreprises déjà citées sont aussi dans le collimateur. Elles subiront sans doute le même sort que la REGIDESO.

Selon des observateurs avisés, le régime CNDD-FDD veut accélérer la privatisation des entreprises publiques pour permettre à ses caciques militants du parti d'y placer leurs capitaux illicitement amassés (corruption, argent sale généré par le commerce illicite des minerais et des armes...).

il s'agit d'une politique bien planifiée. Au-delà du prétexte de faillite structurelle avancée, le régime CNDD-FDD veut faire taire une fois pour toutes les syndicats de ces entreprises, dont les leaders sont pris pour des opposants tutsis, qui ne cessent de dénoncer la gestion chaotique opérée en complicité et sous l'œil bienveillant des mêmes autorités.

Ainsi, après le COTEBU (complexe textile de Bujumbura) qui, après sa fermeture injustifiée mais tout aussi programmée, a laissé sur le carreau plus de 2000 salariés dont une bonne frange de tutsis, l'Etat burundais veut forcer ses rares entreprises encore fonctionnelles à mettre la clé sous le paillasson afin de débaucher des milliers de familles des cadres et autres agents tutsis pour qui ces entreprises constituent la seule source de survie.

D'aucuns disent que c'est de l'exclusion économique, couplée avec l'exclusion physique des tutsis.

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