Tribune : Le Burundi, un trésor discret qui mérite mieux

Le lac Tanganyika est une merveille. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au lac de Côme : imaginez des hôtels de charme, des croisières au coucher du soleil, des mariages ou retraites au bord de l’eau… tout est possible.Dans les collines de Teza ou Rwegura, j’ai bu un café local exceptionnel. Avec un minimum d’investissements, ces plantations pourraient offrir des expériences dignes du Sri Lanka : dormir dans un lodge de charme, participer à la récolte, goûter le café torréfié sur place.

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6.9.2025
Categorie:
Economie

Par un voyageur australien

(Photo: View Of Soil House Resort In Tea Plantation At Lee Wine Ban Rak Thai)

J’ai parcouru le monde — de l’Asie du Sud à l’Amérique latine, en passant par l’Afrique de l’Est. J’ai dormi dans des lodges au cœur des plantations de thé du Sri Lanka, admiré le coucher du soleil sur le lac de Côme en Italie, participé à des festivals de musique à Zanzibar et exploré les forêts tropicales du Costa Rica. Mon dernier voyage m’a conduit au Burundi. Et je dois le dire : ce pays m’a profondément marqué, autant par sa beauté que par le sentiment qu’il reste dans l’ombre de ses voisins.

Un contraste frappant

Quand on arrive dans la région, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • La Tanzanie accueille plus de 5 millions de touristes et génère 3,3 milliards de dollars par an.
  • Le Kenya franchit les 2,4 millions de visiteurs et engrange 2,8 milliards.
  • Le Rwanda, modèle de discipline et d’organisation, en reçoit 1,5 million.
  • L’Ouganda tourne autour d’1,3 million.

Et puis il y a le Burundi : moins de 300 000 visiteurs, pour moins de 20 millions de revenus. Pourtant, la nature est splendide, la culture est unique, et le pays possède ce que les autres ont perdu : l’authenticité et la tranquillité.

Ce que j’ai vu et ressenti au Burundi

Le lac Tanganyika est une merveille. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au lac de Côme : imaginez des hôtels de charme, des croisières au coucher du soleil, des mariages ou retraites au bord de l’eau… tout est possible.

Dans les collines de Teza ou Rwegura, j’ai bu un café local exceptionnel. Avec un minimum d’investissements, ces plantations pourraient offrir des expériences dignes du Sri Lanka : dormir dans un lodge de charme, participer à la récolte, goûter le café torréfié sur place.

La culture burundaise est vivante, vibrante. Les tambourinaires — classés par l’UNESCO — mériteraient un festival international. J’ai vu comment la musique et la danse attirent les foules en Colombie ou à Zanzibar. Pourquoi pas ici ?

Et puis il y a les forêts de Kibira et Bururi. Pour un amateur de nature comme moi, elles rappellent le Costa Rica. On pourrait y développer des circuits de randonnée, de l’écotourisme responsable, des lodges gérés par les communautés locales.

Enfin, j’ai ressenti au Burundi une sérénité rare. Le monde est saturé de destinations touristiques bondées. Ici, il y a encore du calme. C’est un atout immense pour le bien-être, le yoga, les retraites spirituelles — comme à Bali, mais sans la foule.

Mais il faut des bases solides

Pourtant, je ne peux pas taire mes inquiétudes. Deux éléments sont cruciaux :

  1. La sécurité : les voyageurs veulent se sentir protégés, comme au Rwanda.
  2. La qualité de service : guides, chauffeurs, hôteliers, personnel des aéroports doivent être formés, multilingues, et offrir un accueil irréprochable.

Sans cela, même les plus belles richesses resteront invisibles.

Un choix décisif

Je suis venu au Burundi presque par curiosité. J’en repars convaincu : ce pays pourrait devenir le boutique joyau de l’Afrique de l’Est, un refuge pour les voyageurs qui cherchent autre chose que les safaris de masse ou les plages bondées.

Mais cela demande du courage politique, des investissements ciblés, et une vraie stratégie.

Le Burundi a le potentiel. Reste à savoir s’il aura l’audace de l’exploiter.

Ben Shaw

Brisbane, Australia

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