Après un quinquennat de sang et de méfiance, le Burundi et l'UE enfin bras dessus bras dessous

Par
Burundi Daily
on
15.1.2021
Categorie:
Diplomatie

Marqué par le mandat volé au peuple par feu Pierre Nkurunziza, le temps de gel de la coopération, de sanctions ciblées et de joutes injurieuses entre l'Union européenne et le Burundi a vécu.

L'heure est désormais au réchauffement des relations, aux entrevues récurrentes et aux promesses mirobolantes.

Le Ministre burundais des affaires étrangères ne cesse d'alerter l'opinion sur  les faits et gestes allant dans le sens de tourner la page sombre entre le Burundi et son principal soutien financier à savoir l'UE.

Mercredi, le Ministère a abrité une réunion technique entre les deux équipes en vue de s'accorder sur les modalités d'une imminente reprise de la coopération.

« Ce matin, l'Assistant du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement, Ferdinand Bashikako vient de présider une réunion d'une équipe technique du Ministère avec une équipe technique de la délégation de l'UE au Burundi », a annoncé le Ministère via son compte officiel Twitter.

«L'objectif de la réunion était d'analyser des questions d'intérêt commun dans le cadre de la coopération entre le Burundi et l'Union Européenne ».

Il sied de rappeler que cette réunion fait suite à la rencontre organisée fin 2020 entre le ministre le MAE du Burundi, Albert Shingiro et les ambassadeurs de l'UE au Burundi.

Visiblement, le nouveau régime (qui n'aurait de nouveau que le nom) joue son va-tout pour prouver qu'entre le Burundi de Pierre Nkurunziza, marqué par la tyrannie et la répression, et celui de celui de son successeur et dauphin Evariste Ndayishimiye, la différence est nette.


Alors que Pierre Nkurunziza s'est mis à dos la communauté internationale, Evariste se pose en homme d'ouverture, reconnaît la menace de la pandémie de Covid-19, reprend langue avec le Rwanda, autrefois ennemi public numéro un du Burundi et repense son discours sur l'UE qui n'est plus présentée comme « un club d'impérialistes qui cherche par tous les moyens à maintenir sa domination sur les Burundais ». Tel était en effet le refrain fredonné par le régime durant les cinq années de crise politique déclenchée en 2015 par la décision de l'ancien président, Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat jugé illégal.


Mais il est fondamental de rappeler qu'au fond, le régime de Pierre Nkurunziza et celui d'Evariste Ndayishimiye restent comme blanc bonnet et bonnet blanc. Répression des opposants, assassinats ciblés, verrouillage de l'espace démocratique.....tout se poursuit comme avant et l'UE le sait mieux que quiconque.

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