L'armée burundaise se fissure : huit hauts-gradés prennent le large après leur formation en Russie, préalable à leur déploiement en RDC

Évidemment, l'armée préfère garder un silence assourdissant face à ces vagues de désertion. Lorsqu'il est acculé à commenter les faits, le porte-parole de cette armée, Gaspard Baratuza, général de brigade, les relativise ou incrimine des acteurs politiques qui solliciteraient ces militaires en les invitant à décrocher. « Ces départs n'inquiètent pas la Force de Défense Nationale et le commandement non plus.

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on
24.9.2025
Categorie:
Sécurité

Selon des sources concordantes, huit officiers burundais ont pris la clé des champs au bout de leur formation militaire en Russie. Le haut commandement de l'armée burundaise s'apprêtait à les déployer à Uvira, à l'est de la RDC, pour affronter mortellement les combattants du M23 qui font face aux FARDC et autres Wazalendo.

Ces officiers vont allonger la liste des déserteurs dont une bonne frange ont rallié le camp adverse, en l'occurrence le M23.

Dans tous les cas, cette réticence des militaires burundais, reconnus pourtant pour leur loyauté et professionnalisme, à s'engager dans la guerre congolaise prouve à suffisance que la guerre est une action politique qui doit être justifiée par des raisons légitimes.

Le Burundi est un cas d'école. Car sous d'autres cieux, les raisons qui rendent une guerre légitime incluent la défense d'un droit, la protection d'un territoire, ou la lutte contre une injustice.

En dépêchant incognito ses soldats pour aller combattre le M23, le chef de l'Etat burundais n'a coché aucune de ces trois cases.

Le Burundi n'a aucune raison légitime pour laquelle il est entré en guerre en RDC.  Bien plus, mal équipés et sous-payés, les soldats burundais sont attirés par le camp adverse (M23)  qui dispose d'un équipement moderne et sophistiqué.

Aujourd'hui, rien n'exclut que le M23 soit encore le point de chute des huit officiers, récents déserteurs depuis la Russie.

Évidemment, l'armée préfère garder un silence assourdissant face à ces vagues de désertion. Lorsqu'il est acculé à commenter les faits, le porte-parole de cette armée, Gaspard Baratuza, général de brigade, les relativise ou incrimine des acteurs politiques qui solliciteraient ces militaires en les invitant à décrocher. « Ces départs n'inquiètent pas la Force de Défense Nationale et le commandement non plus. Ça ne devrait effrayer personne « , se contente-t-il  à répliquer.

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