Le MAE burundais rate l’étape belge de sa visite européenne

Alors qu’il s’apprêtait à rencontrer les autorités belges, le Journal Le soir a publié, sur sa colonne «Carte Blanche», une lettre ouverte adressée au Premier ministre Alexander De Croo afin d’attirer son attention sur « la situation qui prévaut au Burundi » et inciter la Belgique à « faire preuve de vigilance ».« Notre carte blanche du 25 novembre 2015 alertait votre autorité sur un risque de génocide au Burundi. Si à ce jour cette catastrophe n’a pas eu lieu, le régime a cependant adopté une autre forme de crime contre l’humanité, à petit feu, dit : «Kamwe kamwe»

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Burundi Daily
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29.4.2021
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Diplomatie

En visite en Europe, cette semaine, pour tenter de désamorcer la crise et obtenir la levée sanctions qui pèsent sur le Burundi, le Ministre des Relations extérieures et de la coopération internationale, Albert Shingiro, n’aura pas eu l’occasion de parler aux autorités belges. Selon une source bien informée, « sa rencontre prévue avec les autorités de la Belgique n’aura pas finalement lieu à cause d’un agenda chargé de la MAE belge, Sophie Wilmès ».

L’étape belge ratée, le MAE du Burundi s’est contenté d’un entretien, mercredi, avec le Secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, Jean Baptiste Lemoyne.

« Ensemble avec Jean Baptiste Lemoyne, nous avons souligné la nécessité de lever les sanctions contre le Burundi suite aux actes concrets positifs posés sous le leadership du Général Evariste Ndayishimiye, président du Burundi ».

En Europe, Albert Shingiro, a jusqu’ici visité l’Union européenne et la France. Il lui reste l’étape helvétique (Suisse).

Alors qu’il s’apprêtait à rencontrer les autorités belges, le Journal Le soir a publié, sur sa colonne «Carte Blanche»,  une lettre ouverte adressée  au Premier ministre Alexander De Croo afin d’attirer son attention sur « la situation qui prévaut au Burundi » et inciter la Belgique à « faire preuve de vigilance ».

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« Notre carte blanche du 25 novembre 2015 alertait votre autorité sur un risque de génocide au Burundi. Si à ce jour cette catastrophe n’a pas eu lieu, le régime a cependant adopté une autre forme de crime contre l’humanité, à petit feu, dit : «Kamwe kamwe» selon les mots codés des criminels», ont déclaré les signataires de la lettre ouverte. Y aurait-il eu une relation de cause à effet ?  Peut-être.

« Depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement dirigé par Evariste Ndayishimiye, les crimes graves s’intensifient. Il s’agit de cas d’assassinats, de meurtres, d’enlèvements et/ou de disparitions forcées, de violences sexuelles basées sur le genre, de tortures, d’arrestations, de détentions arbitraires et de spoliations des propriétés. Ces crimes récents allongent la longue liste d’autres violations aux libertés fondamentales comme la liberté d’association et la liberté de la presse. Sans oublier les discours de haine désignant les Tutsi comme des étrangers envahisseurs « qui se nourrissent du sang des Hutu».

Selon les signataires de cette lettre ouverte,  toute reprise de coopération est impensable sans preuves évidentes que le gouvernement burundais actuel est respectueux des droits de l’homme.

Concrètement, ils demandent au gouvernement burundais de mettre fin aux violations des droits humains en cours, à toute pratique d’exclusion politique et ethnique, restaurer les médias indépendants détruits ainsi que les associations des droits de l’homme suspendues ou radiées, annuler les condamnations à la perpétuité par défaut prononcées contre les défenseurs des droits de l’homme et des opposants au régime, mettre un terme à l’utilisation des discours de haine et de négationnisme du génocide des Tutsi, mettre un terme au profilage ethnique, s’accorder avec les autres partenaires nationaux pour la reprise du dialogue politique en vue du rétablissement de l’accord d’Arusha, de collaborer pleinement avec la CPI et la Commission d’enquête sur le Burundi, de favoriser l’indépendance de l’appareil judiciaire pour lutter contre l’impunité,  de garantir le retour paisible des réfugiés et de libérer les prisonniers politiques et d’opinion.

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