Le président burundais ordonne la fermeture du site des déplacés tutsis à sa porte, dans son Giheta natal.

Estimés à plus de 3000, ces déplacés du site de Ryanyoni en commune Giheta s'y sont installés depuis 1998. Au plus fort de la traque des rescapés du génocide de 1993. C'est à quelques encablures du lieu de crémation de plusieurs dizaines d'élèves tutsis du Lycée de Kibimba. Cette présence de ces déshérités dont des parents et autres proches ont été happés par la machine génocidaire du FRODEBU et du CNDD-FDD est tout un symbole. Des évidences. Témoins de l'horreur imprescriptible. Cela titille l'esprit du chef de l'Etat qui, pour sauver les meubles, a ordonné sa fermeture

Par
Burundi Daily
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2.9.2022
Categorie:
Politique

Dans son ultime élan de montrer pattes blanches à la face du monde libre, le nouveau Président burundais, Evariste Ndayishimiye ne veut pas voir à sa porte les séquelles irréfutables de l'horrible génocide ourdi et perpétré par la crème hutue, qu'il incarne au premier chef, contre les tutsis.

Des centaines de pauvres rescapés sont pourtant agglutinés depuis belle lurette dans des installations de fortune au site de Giheta, commune natale du chef de l'Etat.

Estimés à plus de 3000, ces déplacés du site de Ryanyoni en commune Giheta s'y sont installés depuis 1998. Au plus fort de la traque des rescapés du génocide de 1993. C'est à quelques encablures du lieu de crémation de plusieurs dizaines d'élèves tutsis du Lycée de Kibimba.

Cette présence de ces déshérités dont des parents et autres proches ont été happés par la machine génocidaire du FRODEBU et du CNDD-FDD est tout un symbole. Des évidences. Témoins de l'horreur imprescriptible.

Cela titille l'esprit du chef de l'Etat qui, pour sauver les meubles, a ordonné la fermeture du site. Et l'administration de s'exécuter en deux  temps trois mouvements.

Pour faire plaisir au Boss, des policiers et leurs adjuvants, les jeunes Imbonerakure, ont dégainé leur arme fétiche : la violence.  Au moins 30 maisons appartenant aux déplacés ont été brûlées. D'autres maisons ne devraient pas tarder à partir en fumée.

L'administration communale ne s'en cache pas. Elle dit vouloir ériger un Centre Culturel sur le site. Un ouvrage d'intérêt commun. D'où l'urgence de faire déguerpir les déplacés qui n'auraient pas dû échapper au génocide qui les visait par essence.

Mais à y regarder de près, il est évident que l'autorité locale est elle-même pressée de tout faire pour gommer la souillure du sang, d'un passé qui ne passe pas. En réalité, le régime CNDD-FDD a l'intention d'effacer des traces du génocide dont il a été l'un des principaux acteurs en tant que mouvement rebelle du même nom.

Et Dieu sait que son histoire restera à jamais ombilicalement liée à celle du Chef de l'Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, natif de Giheta.

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