Les médias fermés ou vandalisés demandent plus qu’une simple réouverture

« La liberté de la presse ne pourrait être rétablie dans la situation actuelle où les autres libertés et droits n’existent pas au Burundi : liberté d’association, liberté d’expression, sécurité physique pour tous, les privations arbitraires des libertés des citoyens, les disparitions forcées, les milliers de citoyens qui croupissent en prison, pour avoir exprimé leurs opinions », ont-ils déclaré.

Par
Burundi Daily
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2.2.2021
Categorie:
Politique

Au lendemain de l’annonce, par le chef de l’Etat burundais, d’une imminente mesure de réouverture des médias burundais sous sanctions, des leaders des médias « victimes de suspension, d’interdiction, de fermeture et de destructions diverses » sortent de leurs gonds pour en réclamer ouvertement davantage.

Dans une déclaration commune publiée lundi soir,  Bob Rugurika (directeur de la Radio publique africaine), Innocent Muhozi (Directeur de la Télé Renaissance) et Alexandre Niyungeko (Président de l’Union burundaise des journalistes, UBJ) ont déclaré que la liberté de la presse ne saurait être détachée des autres libertés.

« La liberté de la presse ne pourrait être rétablie dans la situation actuelle où les autres libertés et droits n’existent pas au Burundi : liberté d’association, liberté d’expression, sécurité physique pour tous, les privations arbitraires des libertés des citoyens, les disparitions forcées, les milliers de citoyens qui croupissent en prison, pour avoir exprimé leurs opinions », ont-ils déclaré.

Mais ces responsables des médias et des organisations professionnelles victimes de suspension, d’interdiction, de fermeture et de destructions diverses se disent « totalement disposés à entreprendre ce dialogue pour le rétablissement de la liberté de la presse et d’expression au Burundi ».

Selon ces patrons des médias en exil, «un dialogue inclusif avec tous les acteurs de la société burundaise est incontournable pour rétablir les libertés publiques, les droits des citoyens et la sécurité pour tous ».

En réaction à cette déclaration au vitriol, Willy Nyamitwe, principal conseiller en communication à la présidence burundaise, s’est fendu d’un tweet qui cache mal son dégoût pour eux.

« Le président tend la main à ceux qui peuvent s’amender », a-t-il déclaré.

Selon de nombreux observateurs, s’il y a réouverture des médias fermés ou suspendus, elle ne concernera pas, sans doute, la RPA ou la Télé Renaissance.

Même le Conseil national de la Communication (CNC) sommé par le chef de l’Etat d’entreprendre le dialogue avec les médias sous sanctions ne les a pas invités ce lundi au cours d’une réunion organisée à leur intention.

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