Lutte contre la corruption à la Ndayishimiye: ramasser ici et là quelques victimes expiatoires sans inquiéter les faucons du régime les plus corrompus

Mais visiblement, de l'avis de nombreux observateurs, en frappant publiquement l'un ou l'autre cadre pris la main dans la poche, le chef de l'Etat burundais fait de la communication plutôt que la traque réelle des cadres de l'administration qui grugent les citoyens et s'enrichissent illicitement de façon démesurée.L'enrichissement illicite est devenu, pour les faucons du régime CNDD-FDD, comme un sport national. Le pauvre conseiller du gouverneur de Rumonge est une victime expiatoire d'un système généralisé et connu de tous.

Par
Burundi Daily
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14.7.2022
Categorie:
Economie

Après des mois de calme plat, de commerce illicite et éhonté du sucre, carburant autres engrais chimique au vu et au su de cadres et agents de l'administration publique, le président burundais sort de ses gonds pour frapper et réitérer son coup de gueule.

Sa dernière victime est le conseiller économique du gouverneur de Rumonge, Gilbert Horugavye. Lors d'une séance de moralisation des cadres et agents de l'administration publique organisée dans cette province, le chef de l'Etat Evariste Ndayishimiye l'a publiquement savonné pour avoir été surpris avec plusieurs litres d'essence à son domicile.

« Si tu étais un homme tu aurais présenté ta démission avant que je ne vienne ici, mais c'est fini pour toi, tu n'a plus de place dans la classe dirigeante car tu veux t'enrichir au dos de la population que tu es sensé servir », lui a dit vertement le général Evariste Ndayishimiye.

A la même occasion, il a demandé au gouverneur de Rumonge et à l'administrateur de la commune Rumonge de faire diligence pour élucider les dossiers de détournement du sucre et de carburant devenus monnaie courante dans cette province.

« La situation est devenue catastrophique dans cette province : il y a des gens qui se croient intouchable parce qu'ils sont soutenus par tel ou tel autre haut cadre ; je vais en découdre avec ces gens-là », a martelé le président burundais sous les applaudissements du public.

Mais visiblement, de l'avis de nombreux observateurs, en frappant publiquement l'un ou l'autre cadre pris la main dans la poche, le chef de l'Etat burundais fait de la communication plutôt que la traque réelle des cadres de l'administration qui grugent les citoyens et s'enrichissent illicitement de façon démesurée.

L'enrichissement illicite est devenu, pour les faucons du régime CNDD-FDD, comme un sport national.  Le pauvre conseiller du gouverneur de Rumonge est une victime expiatoire d'un système généralisé et connu de tous.

Sinon, comment expliquer que ce soit le chef de l'Etat qui dénonce un receleur de carburant fraudé alors qu'au sein de la province on trouve un chef des renseignement, un procureur, un chef de police et....pour tout coiffer, un gouverneur ? Il s'agit d'un écart de conduite qui, sous d'autres cieux, devrait être localement stoppé, sans attendre l'intervention du Président.

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