Opinion: Charles Onana dans le panthéon des célébrités de l'histoire falsifiée de la RDC

Le but de M. Onana n'est pas, bien entendu, d'enseigner aux congolais leur propre histoire. L’auteur du livre au potentiel incendiaire a à cœur l’ardente envie d’intensifier et d’accélérer le génocide en cours ; celui des Banyamulenge et des Tutsi congolais en général. Car il sait, mieux que qui conque, que les thèses conspirationnistes qu'il défend avec sa salive et sa plume ou plutôt son épée débouchent inévitablement sur les drames au sein de la communauté ciblée.

Par
Mukulu Patriote
on
24.5.2023
Categorie:
Afrique

On se demande si M. Charles Onana n'est pas ce cannibale qui fait les yeux doux à Kinshasa pour quémander sa part de morceaux de viande découpée de la chair du regretté Major Kaminzobe dont il a eu nécessairement l'odeur du barbecue de Lweba.

Autant dire que les images macabres et inédites liées à l'extermination des tutsi ont un effet sur son cerveau, avec des conséquences directes sur sa bouche qui se remplit de mensonges et de fictions à effet fratricide.

Par son livre Holocauste au Congo dont le contenu rédactionnel reprend pratiquement la rhétorique de Justin Bitakwira, de Kwebe Kimpele ou encore d'Honoré NGbanda, tous connus pour leur xénophobie à l’égard des tutsi, M. Onana signe sa carte d’adhésion à la guerre contre les tutsi congolais et devient ainsi membre en règle de cet escadron de la mort ; donnant ainsi sens et corps à la célèbre citation de l'écrivain et dramaturge russe, Anton TCHECKHOV selon laquelle « Rien n'unit aussi fort que la haine : ni l'amour, ni l'amitié, ni l'admiration ».    

Déjà, les affirmations grotesques de M. Onana n'ont pas été du goût d'honnêtes intellectuels congolais dont M. Belhar Mbuyi qui n'a pas hésité à apporter sa substantielle contribution intellectuelle à la déconstruction des montagnes de mensonges érigées par ce nouveau recru de Bitakwira pour sa guerre déclarée contre les tutsi congolais.

Le but de M. Onana n'est pas, bien entendu, d'enseigner aux congolais leur propre histoire. L’auteur du livre au potentiel incendiaire a à cœur l’ardente envie d’intensifier et d’accélérer le génocide en cours ; celui des Banyamulenge et des Tutsi congolais en général. Car il sait, mieux que qui conque, que les thèses conspirationnistes qu'il défend avec sa salive et sa plume ou plutôt son épée débouchent inévitablement sur les drames au sein de la communauté ciblée.

Mis en examen pour ses propos niant le génocide des tutsis au Rwanda, Charles Onana règle ainsi ses comptes contre les tutsi congolais. Depuis un moment, il s'illustre (via les médias congolais) par des sorties particulièrement suggestives, éminemment dangereuses et potentiellement génocidaires à l’encontre des tutsi. Sauf qu’il devra se rappeler d’un sage proverbe africain qui indique que la violence du vent n'enlève pas les taches du léopard. Il n’est ni le premier ni le dernier à se livrer dans cette infructueuse entreprise, si ce n’est qu’ajouter à la souffrance d’une communauté en proie à la persécution.

En effet, dans son impitoyable description de la situation des Banyamulenge où l'usage du mensonge s'allie tout naturellement à celui de l'animosité, Onana se fait le malin et sadique plaisir de parler du port d'armes par ceux qui crient à leur extermination. Mais, en réalité, il exprime sa rage et sa déception à l’égard des milices MAI-MAI, incapables « d'achever le travail », et donc, le déracinement des Banyamulenge dans un temps record, malgré tout le soutien politique, militaire et médiatique dont ils ont bénéficié. Et de ce fait, l’intéressé cache mal sa frustration vis-à-vis de la résilience des victimes et confirme ainsi le proverbe banyamulenge qui stipule que quand on n'a rien à reprocher à sa vache laitière, on se plaint du volume imposant de sa mamelle.

M. Onana devra savoir en effet, que revendiquer son droit à sa nationalité (constamment remise en cause par un groupe d'extrémistes et entrepreneurs de la dérive identitaire et de la tyrannie de la majorité), dénoncer la discrimination et la stigmatisation dont on est victime ou mettre en garde contre des actes d'extermination qui ciblent sélectivement sa communauté, n'est ni antagoniste ni contradictoire. Il s'agit là, des plaintes caractéristiques d'un génocide planifié et en cours d’exécution.

Même si l'usage de la fonction de conscience n’est plus permis chez ce camerounais dénature et français non assimilé qui renie la congolité aux Banyamulenge, il y a lieu de relever ce qui suit :

 Onana passe outre le fait que 85% de villages Banyamulenge ont été systématiquement rasés par les milices idéologiques et tribalo-ethniques MAI-MAI, sans qu'un seul média ne s'en fasse le moindre écho. Les images publiées quotidiennement, et en temps réel sur les réseaux sociaux, et montrant des longs panaches de fumée de maisons en feu n'ont guère dérangé personne. A la rigueur, ces crimes sont sadiquement imputés aux victimes ;

 Il feint d'ignorer que des centaines de milliers de vaches des Banyamulenge sont razziées et vendues dans les marchés de l’Etat, sans entraves administratives, pour financer l'effort de guerre de leurs bourreaux MAI-MAI ;

 Il ne sait pas que le premier cas de malnutrition chez les enfants Banyamulenge, d'habitude nourris au lait, a été signalé en 2019 ;

 Il n’a ni l’envie ni la volonté de reconnaitre que les déplacés Banyamulenge de Rurambo et de Bibokoboko ont passé de longs mois sur le bord de la RN5 (respectivement à Bwegera et à Baraka) sans que personne, gouvernement, OCHA ou leurs partenaires, ne se préoccupe de leur sort. Il est utile de rappeler ici que dans la même situation et les mêmes conditions, d’autres compatriotes dans le Nord-Kivu ont eu droit au pont aérien humanitaire de l’Union Européenne. Pour ainsi dire que s’agissant des Banyamulenge, le principe universel d'égalité au droit à la vie, pourtant prôné par l'UE n'est pas applicable. Les victimes n'ont eu le droit à la survie que grâce à la mobilisation de leurs frères et sœurs de la diaspora que le journal Afrique Intelligence, « la honte de la presse » comme il est surnommé par les partisans de Moïse Katumbi, essaie de faire chanter.

 Celui qui, dans une lettre aux acteurs politiques camerounais - sur fond de tensions post-électorales en 2018 - n'avait pas manqué de souligner que « si on commence à se battre sur une base ethnique au Cameroun on ne finira pas », est vent debout pour souffler sur les braises de la haine ethnique en RDC. Il a enfin oublié que pour leur délit de faciès, les tutsi sont arbitrairement arrêtés par les services de sécurité congolaise qui les transfèrent sans ménagement dans les prisons de Kinshasa au pathétique motif qu'ils sont agents de Kigali.

De ce qui précède, les Banyamulenge ne peuvent que prendre le monde à témoin et alerter sur le fait qu’au-delà du caractère mensonger des déclarations de M. Onana qui nécessitent d'appeler les intellectuels et le gouvernement congolais à réagir en conséquence, ses propos sont d'une gravité exceptionnelle aux conséquences dramatiques sur les Banyamulenge ainsi livrés, une fois de plus, à la vindicte populaire, à la menace permanente des services de sécurité  et à la merci des désormais forces réservistes.

La dernière mise à jour de cet article date du 23/05/2023 à 22h00

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Mukulu Patriote

Congolais, Mukulu est un écrivain et analyste politique pour la Région des Grands-Lacs, il a produit beaucoup d'articles sur la dynamique des conflits à l'Est de la RDC, et notamment sur l'émergence et l'activisme des groupes armés au Sud-Kivu.