Covid-19/Burundi: La Chine dame le pion à la Banque Mondiale et livre 500.000 doses de vaccin
En s'adressant aux médias locaux, le général Gervais Ndirakobuca, ministre de l'Intérieur et de la sécurité publique, a déclaré que « le Burundi ne s'est pas engagé à vacciner », mais qu'il s'est dit «prêt à recevoir des vaccins s'il ne débourse aucun sous, à les stocker comme il faut». Curieusement, les esprits des autorités s'apaisent comme par enchantement avec le don chinois de vaccin. Mardi soir, le Ministère burundais de la santé publique et de la lutte contre le sida a également annoncé le démarrage, la semaine prochaine, de la vaccination
Alors que la Banque mondiale avait annoncé, fin juillet, l'octroi au Burundi de plus de 2 millions de doses à la fin de ce mois, la Chine lui coupe l'herbe sous les pieds et promet de les livrer le 14 octobre.
Cette annonce spectaculaire a été faite par l'Ambassade de Chine au Burundi, mercredi matin via son compte twitter.
«Après la préparation de trois mois, 500 000 doses de vaccin Sinopharm contre la Covid-19 fournies par le Gouvernement chinois ont déjà été livrées à l'aéroport international de Pékin. Le vaccin sera transporté à Bujumbura le 14 octobre», a-t-elle déclaré.
A noter que l'annonce des vaccins promis par la Banque Mondiale avait été suivie par un coup de gueule des autorités burundaises sur ce ton :
«Le Ministère burundais de la sécurité annonce qu'il n'y aura pas de vaccination obligatoire pour les Burundais et que le Gouvernement ne sera pas responsable des conséquences pour ceux qui se feront vacciner », avait indiqué le ministère sur son compte twitter.
Comme pour lui emboiter le pas, en s'adressant aux médias locaux, le général Gervais Ndirakobuca, ministre de l'Intérieur et de la sécurité publique, a déclaré que « le Burundi ne s'est pas engagé à vacciner », mais qu'il s'est dit «prêt à recevoir des vaccins s'il ne débourse aucun sous, à les stocker comme il faut».
Curieusement, les esprits des autorités s'apaisent comme par enchantement avec le don chinois de vaccin.
Mardi soir, le Ministère burundais de la santé publique et de la lutte contre le sida a également annoncé le démarrage, la semaine prochaine, de la vaccination «avec 500.000 doses de Sinopharm, qui arrivent ce jeudi 14 octobre».
Selon le ministère de la santé, les groupes prioritaires seront, notamment, «des prestataires de services de santé, des personnes âgés et des voyageurs».
Le premier cas positif à la Covid-19 a été officiellement déclaré en mars 2020 au Burundi. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le gouvernement n'avait cessé de nier la gravité voire même l'existence du coronavirus.
Dès son investiture en juin 2020, le nouveau président Evariste Ndayishimiye a engagé une campagne de dépistage volontaire contre la Covid-19, dont l'existence avait longtemps été niée par son prédécesseur, Pierre Nkurunziza, décédé de la Covid-19, le 8 juin 2020.
Hormis l'Erythrée qui reste encore à la traîne, le Burundi est le dernier pays d'Afrique à accepter les vaccins contre la Covid-19.