Appel à la libération de Maître Tony Germain Nkina, écroué pour collaboration avec RED-TABARA.

Pour rappel, Tony Germain Nkina, avocat de la province Kayanza au nord du Burundi, a été arrêté le 13 octobre 2020, en commune Kabarore alors qu'il visitait son client dans le cadre de son travail.Il a été brièvement détenu par les services de renseignement à Kayanza, puis transféré en détention policière, et enfin à la prison de Ngozi, où il est actuellement détenu.Octobre 2020 a été une période tendue à Kayanza suite aux attaques d'un groupe armé au cours des semaines précédentes, plusieurs personnes ont été tuées ou enlevées.

Par
Burundi Daily
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7.10.2021
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Justice

Six organisations internationales de défense des droits de l'homme viennent de lancer un appel pour la libération de Maître Tony Germain Nkina, un avocat burundais condamné par la justice suite aux accusations portées contre lui, liées à sa collaboration présumée avec le mouvement rebelle RED-TABARA.

Ces accusations farfelues seraient, aux yeux des défenseurs des droits humains, un prétexte pour canarder cet avocat qui fut surtout un membre très influent de l'association pour la protection des droits de l'homme et des personnes détenues, APRODH, dont le président n'est autre que Pierre Claver Mbonimpa, figure de la société civile en exil.

« Les autorités burundaises devraient libérer immédiatement et sans condition l'avocat Tony Germain Nkina, qui a été condamné à cinq ans de prison en juin 2021, selon toute vraisemblance en raison de son travail passé en faveur des droits humains, ont déclaré », a déclaré Lewis Mudge, directeur de la division Afrique de l'ONG Human Rights Watch.

Les organisations internationales des droits de l'homme qui demandent avec insistance sa libération sont : Amnesty International, Burundi Human Rights Initiative, DefendDefenders (East and Horn of Africa Human Rights Defenders Project), Human Rights Watch et Protection International et TRIAL International.

« Les autorités burundaises devraient démontrer leur engagement à protéger les droits humains en libérant immédiatement Nkina et en abandonnant toutes les charges retenues contre lui. Les partenaires internationaux du Burundi devraient soutenir les appels à sa libération », ont-elles déclaré dans un communiqué conjoint.

Les poursuites et l'emprisonnement de Tony Germain Nkina constituent un rappel inquiétant du danger qui pèse toujours sur ceux qui faisaient partie du mouvement des droits humains autrefois dynamique du Burundi.

Pour rappel, Tony Germain Nkina, avocat de la province Kayanza au nord du Burundi, a été arrêté le 13 octobre 2020, en commune Kabarore alors qu'il visitait son client dans le cadre de son travail.

Il a été brièvement détenu par les services de renseignement à Kayanza, puis transféré en détention policière, et enfin à la prison de Ngozi, où il est actuellement détenu.

Octobre 2020 a été une période tendue à Kayanza suite aux attaques d'un groupe armé au cours des semaines précédentes, plusieurs personnes ont été tuées ou enlevées. L'avocat s'est rendu par hasard à Kabarore, l'une des zones touchées, peu après ces attaques. Les autorités l'ont alors accusé de collaboration avec le groupe d'opposition armé RED-Tabara (Résistance pour l'Etat de droit au Burundi), qu'elles tiennent pour responsable des attentats, et l'ont accusé d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État.

Tony Germain Nkina était le représentant de l'APRODH à Kayanza jusqu'à ce que le gouvernement suspende l'organisation en 2015 dans le cadre d'une large répression des organisations de la société civile opposées au 3ème mandat de feu président Pierre Nkurunziza.

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