Le Burundi est devenu une terre des disparitions forcées : plus de 600 cas renseignés depuis 2015
Loin d'œuvrer dans le sens d'éradiquer ces violations, il est inquiétant de constater que les plus hautes autorités du pays, en l'occurrence le président Evariste Ndayishimiye, tentent de réfuter leur existence, particulièrement les crimes d'enlèvement et de disparitions forcées. Le 14 juillet dernier, dans une interview exclusive accordée aux médias internationaux, RFI et France 24, l'actuel président burundais a totalement nié l'existence de victimes de d'enlèvements et de disparitions forcées dans le pays. Ses déclarations ont choqué plus d'un.
Au moins 608 personnes ont été enlevées et sont portées disparues depuis le début de la crise du 3ème mandat présidentiel de feu Pierre Nkurunziza, a déclaré lundi Anschaire Nikoyagize, président de la Ligue des droits de l'homme, ITEKA, dans une correspondance adressée au Président burundais Evariste Ndayishimiye.
Selon la Ligue Iteka, « le phénomène de disparitions forcées devrait être votre préoccupation Monsieur le Président ».
«Pour la période du 18 juin 2020 au 18 juillet 2021, la Ligue Iteka a répertorié 54 personnes enlevées ou portées disparues, ce qui porte un bilan total à 609 personnes portées depuis l'éclatement de la crise au Burundi le 25 avril 2015 », a déclaré le leader de la plus ancienne organisation burundaise des droits de l'homme.
Selon la Ligue, les auteurs de ces actes d'enlèvements et disparitions forcées sont des agents du Service National des Renseignement (SNR, rattaché à la Présidence de la République), des policiers, des militaires ainsi que des éléments de la milice Imbonerakure (bras civil armé du parti au pouvoir).
« Ces auteurs jouissent d'une impunité totale et aucune enquête n'est diligentée pour les identifier et les sanctionner », a encore fait remarquer le président de la Ligue Iteka.
Pour tenter de mettre fin à ces crimes d'enlèvements et de disparitions forcées, la Ligue Iteka demande au chef de l'Etat d'arrêter des discours de négationnisme des crimes d'enlèvements et de disparitions forcées et d'œuvrer dans le sens de les éradiquer.
Loin d'œuvrer dans le sens d'éradiquer ces violations, il est inquiétant de constater que les plus hautes autorités du pays, en l'occurrence le président Evariste Ndayishimiye, tentent de réfuter leur existence, particulièrement les crimes d'enlèvement et de disparitions forcées.
Le 14 juillet dernier, dans une interview exclusive accordée aux médias internationaux, RFI et France 24, l'actuel président burundais a totalement nié l'existence de victimes de d'enlèvements et de disparitions forcées dans le pays.
Ses déclarations ont choqué les défenseurs des droits humains, témoins de nombreux cas de disparitions forcées dont sont quotidiennement les opposants réels ou présumés.
Pour renforcer et fournier une couverture (pseudo)légale aux déclarations de son boss sur RFI et France 24, le Procureur général de la république, Sylvestre Nyandwi, vient de faire une sortie médiatique pour nier cette épidémie de disparitions forcées comme l'avait fait son maitre Evariste Ndayishimiye au micro des journalistes Français. Sans fournir aucune preuve, il affirme que les disparus auraient clandestinement rejoint des groupes armés à l'insu de leurs famille.
La Ligue Iteka demande au président burundais de mener des enquêtes sur tous les crimes avérés d'enlèvements et de disparitions forcées et de punir les auteurs impliqués. Il lui demande, enfin, d'instruire tous les appareils répressifs de l'Etat d'œuvrer pour la protection de la population burundaise dans tous ses droits.