Claude Bochu doit se rendre compte qu'Evariste Ndayishimiye est taillé de la même étoffe que son prédécesseur: L'EU doit se réveiller!

A peine rentré de New York où il avait eu l'occasion de rouler dans la farine la communauté internationale en martelant que le Burundi est devenu un havre de paix et de justice, le président Evariste Ndayishimiye a sorti son artillerie pour rappeler aux Burundais que ce genre de discours n'engagent que ceux qui y croient. Le pays reste en mode «terreur» et les policiers réputés sanguinaires comme Kazungu ont encore pignon sur rue. C'est justement ce dernier qui a été sollicité pour arrêter maître Sandra, avocat de Christophe Sahabo

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Pascal Ahishakiye
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30.9.2022
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Opinion

L'embastillement, à la prison centrale de Mpimba, de Maître Sandra Ndayizeye, avocat du docteur Christophe Sahabo devrait faire tiquer l'Union Européenne devenue depuis peu ardent défenseur du régime CNDD-FDD pour ses avancées sur le terrain de démocratie et des droits y afférents.

Via Claude Bochu, son représentant au Burundi, l'UE ne manque pas une occasion de dire au monde et aux Burundais que les crimes dont ils sont témoins au Burundi ne sont pas réels. Le Burundi sous Evariste Ndayishimiye est différent dit Claude Bochu. « Il y a une évolution importante dans les opinions des ministres de l’UE et des institutions, et cette opinion a été attentive à ce qui se passe au Burundi. C’est sur la base des évolutions positives qui ont été initiées par le chef de l’Etat en termes de bonne gouvernance, d’état de droit et de droits de l’Homme que ces mesures ont été prises ». Dans tout ce chaos et  brutalité de 'Etat contres ces citoyens, le très dynamique représentant de l'EU au Burundi y voit «des évolutions positives qui ont été initiées par le chef de l’Etat»

Alors qu'hier encore le régime CNDD-FDD était honni par Bruxelles pour les indicibles vagues de violations des droits humains dont le Burundi était le théâtre, aujourd'hui, l'heure est au réchauffement des relations avec Gitega, même si le pays reste sous le contrôle des as des crimes de tous ordres, de la base au sommet.

A peine rentré de New York où il avait eu l'occasion de rouler dans la farine la communauté internationale en martelant que le Burundi est devenu un havre de paix et de justice, le président Evariste Ndayishimiye a sorti son artillerie pour rappeler aux Burundais que ce genre de discours n'engagent que ceux qui y croient.

Claude Bochu primé par le General Evariste Ndaysihimiye

Le pays reste en mode «terreur» et les policiers réputés sanguinaires comme Kazungu ont encore pignon sur rue. C'est justement ce dernier qui a été sollicité pour arrêter maître Sandra, avocat de Christophe Sahabo, ancien DG de Kira Hospital en prison depuis avril dernier. Christophe Sahabo n'a pas encore été jugé. Quel que soit les chefs d'accusation qui pèsent sur lui, il a droit à un avocat.

Sous d'autres cieux, il est inconcevable d'emprisonner un avocat et son client pour une même affaire. Cela n'arrive qu'au Burundi, un pays dont les autorités ont fait du principe basique d'un Etat de droit le cadet de leurs soucis. Certainement que Claude Bochu n'approuverait pas ce comportement d'un régime qui semble ne pas vouloir changer.

Mais parce qu'ils sont au service du droit et d'une justice juste et équitable, les avocats sont considérés par le régime CNDD-FDD comme de farouches ennemis. Defendre les victimes des injustices que le régime inflige aux burundais de tous bords est vu comme un crime.

Les autorités burundaises ont d'ailleurs déjà mis au ban de touche un bon nombre d'avocats.

En 2014, le bâtonnier Isidore Rufyikiri avait été radié du Barreau suite à l'exercice de sa profession. Deux ans plus tard, trois autres avocats ont été radiés pour avoir défendu la légalité constitutionnelle et les droits humains.

Aujourd'hui, c'est Sandra Ndayizeye qui est épinglée par le régime pour avoir daigné plaider pour le DG de Kira Hospital. C'est cela la justice au Burundi. Lorsque tous les masques tombent.

Pas de droit à l'avocat pour les honnis du régime CNDD-FDD. Pourtant, un tel droit est solennellement consacré par les lois burundaises et les normes du droit international des droits de l'homme. L'article 7 de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples adoptée le 01 juin 1981 proclame que  « toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue. Ce droit comprend (...) le droit à la défense, y compris celui de se faire assister par un défenseur de son choix ».

Surement que le représentant de l'EU et ses collègues qui représentent les états membres de l'EU au Burundi sont entrain de prendre note. Ils doivent se rendre à l'évidence que rien ou presque rien a changé sous le régime d'Evariste Ndayishimiye.

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